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que par l’excavation des vallées, et avant les dénudations l’écorce tertiaire paraît avoir été continue. Elle se prolonge encore au-delà de ces limites en lambeaux, disséminés sur des terrains plus anciens que la craie jusque dans le Cotentin, la Bretagne, l’Anjou, la Vendée, et se réunit, d’une part, aux terrains analogues du bassin de la Gironde, par le Périgord ; d’une autre, à ceux de la France centrale par le Berry et le Nivernais. M. Desnoyers a constaté cette disposition générale pour l’espace qu’il a spécialement étudié depuis la Picardie jusqu’à une douzaine de lieues au S. de la Loire, par un grand nombre de coupes partielles et par sept coupes principales de trente à quarante lieues chacune, partant de Paris et se dirigeant en rayonnant au N.-O. à l’O. au S.-O. et au S. :

1° Jusqu’au Boulonais par Beauvais, Amiens et Arras ; 2° jusqu’à Dieppe, par Rouen ; 3° jusqu’à Dives par Evreux et Lisieux ; 4° jusqu’à Alençon par Dreux et Mortagne ; 5° jusqu’à la Flèche par Chartres, Nogent-le-Rotrou et le Mans ; 6° jusqu’au delà des falunières de Touraine par Châteaudun, Vendôme, Tours et Châtellerault ; 7° enfin jusqu’à la Sologne par Étampes et Blois.

Dans ce vaste espace deux fois plus étendu que le bassin de Paris proprement dit, et faisant partie du grand plateau physique, si apparent, qui s’étend en pente douce des montagnes d’Auvergne aux bords de la Manche, les dépôts tertiaires présentent quatre groupes principaux dont les différens termes ont été rapportés soit à la craie inférieure, soit à quelques parties des terrains parisiens, soit aux alluvions anciennes, et qui cependant ne constituent qu’une seule grande formation.

Les géologues qui en ont signalé l’existence sur quelques points, par des observations imprimées ou inédites, sont surtout MM. Brongniart, P. d’Omalius, C. Prévost, Mesnard, Maulny, Hérault, de Magneville, Passy, de Caumont, de Tristan, Dujardin, Héricart-Ferrand, Dufrénoy, et quelques naturalistes plus anciens ; mais chacun pour quelques localités isolées, et sans les considérer comme parties d’un même ensemble. L’auteur du Mémoire en a plusieurs fois aussi parlé dans ses travaux antérieurs.

M. de Beaumont a énoncé l’opinion partagée par M. Dufrénoy, que les calcaires d’eau douce de l’Auvergne se liaient intimement avec ceux de la partie méridionale du bassin de Paris, dont ils seraient un relèvement. Or, comme ceux-ci, les plus récens du bassin, se lient eux-mêmes intimement, suivant M. Desnoyers, aux terrains tertiaires de l’ouest, il en résulterait que ce vaste dépôt se serait étendu géologiquement jusqu’à l’Auvergne, en