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par M. Boué. Cette lettre est accompagnée d’un assez grand nombre de figures d’espèces nouvelles de fossiles des terrains de transition de l’Eiffel, que la Société juge dignes d’être publiées dans ses Mémoires.

— M. Reynaud lit une Note sur la géologie de la Corse. En voici le résumé :

« Les observations générales que renferme cette note me portent à regarder les montagnes occidentales de la Corse comme indépendantes, au moins en partie, des montagnes orientales, et, suivant toute apparence, d’un âge antérieur. En considérant cette partie de l’île en elle-même, et suivant l’indication de ce cachet si saillant qui y a empreint la direction O.-S.-O., on est porté à la comparer à la partie granitique du département du Var et à quelques parties des Pyrénées, qui sont sillonnées à peu près dans le même sens.

« La grande netteté de direction que présente la longue chaîne N.-S. de la Corse et de la Sardaigne, son antériorité au dépôt de l’étage tertiaire, et son rapport avec la sortie des trachytes, permettent de rattacher ce point du bassin de la Méditerranée à quelques uns des accidens du continent européen.

« La position horizontale du calcaire d’Aleria au pied des couches inclinées des montagnes de Fiumorbo, le dépôt de Saint-Florent, compris dans le fond d’un golfe déterminé par les rides N.-S., et chargé des débris des roches talqueuses et serpentineuses qui paraissent contemporaines du soulèvement des montagnes sur lesquelles il repose, ne permettent pas de douter que le relief de la zone orientale n’existât déjà, au moins en partie, au moment de la formation du terrain tertiaire. Des dislocations particulières ont dû amener la différence qui se rencontre dans la hauteur de ce terrain au-dessus du niveau de la mer. Des trois lambeaux que j’ai décrits, celui de Saint-Florent est celui dont les couches présentent les indices les plus frappans de soulèvement. La grande arête de fracture court a très peu de chose près dans la direction S. 25° O. Peut être les mouvement dus à l’action des serpentines se sont-ils continués postérieurement au soulèvement de la grande chaîne. À Bonifacio les couches sont surtout inclinées dans le voisinage des grandes fissures, leur inclinaison atteint en quelques points 8 à 10 degrés, et près de Canetta on voit sortir du calcaire une petite source chargée d’hydrosulfate comme dans le Fiumorbo.