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En géognosie, il faut chercher la règle dans les faits généraux, non dans les exceptions. Il est constant qu’au midi de la France, en Italie, dans la vallée du Danube, sur tout le littoral de la Méditerranée, et peut-être partout où manque le sédiment crayeux, le terrain marin métalymnéen succède immédiatement aux dépôts secondaires. On ne l’a vu nulle part séparé de ces dépôts par une formation analogue à celle du calcaire grossier, est dans son essence, mixte, accidentelle, et seulement aussi ancienne qu’elle puisse l’être parmi celles de son espèce. C’est par sa composition mixte, et non par son âge, qu’elle diffère du terrain des marnes bleues, qui est le véritable terrain marin tertiaire, homogène, le moins accidentel de tous, et le plus universel…

« Si le synchronisme des terrains inférieurs métalymnéens et prolymnéens ne peut être démontré par les analogies des dépôts coquilliers, il est du moins indiqué par celles des ossemens fossiles des plus anciens mammifères.

« Parmi les cétacés, les baleines et les lamantins, parmi les mammifères terrestres, les lophiodons, les palœothères[1] et les anoplothères, ont été reconnus contemporains du calcaire grossier. Ces mêmes animaux ont laissé leurs ossemens dans le terrain métalymnéen des marnes bleues et de leur calcaire ; savoir : la baleine dans les marnes bleues du Plaisantin, les lamantins dans le calcaire de Pézenas, les lophiodons dans celui de Boutonnet près Montpellier, les palœothères dans les marnes bleues du Métauro dans les marnes argileuses de la Gironde, et dans le calcaire de Saint-Geniez et de Pézenas[2].

    avoir rapproché, pour les combattre, deux séries d’idées distinctes : le fait rendu incontestable par les nombreuses observations de M. de Beaumont, du redressement des couches tertiaires solidifiées, jusqu’à un niveau supérieur de plusieurs milliers de pieds au niveau habituel des grandes plaines tertiaires, et le fait du creusement successif durant cette même période de bassins propres à recevoir des sédimens et des fossiles non existans encore, et différens autant à raison de l’intervalle chronologique que des distances climatériques. (Note du secrétaire.)

  1. Ceux de baleine dans le calcaire grossier de Paris, de lamantins dans les marnes inférieures de Marly. Recherches de M. Cuvier, t. I ; p. 271.

    Ceux de lophiodon, d’anoplothère, de palœothère, dans le calcaire grossier de Nanterre.

  2. La carrière de St-Geniez, où Faujas a trouvé des ossemens de palœothère, est de calcaire marin et non d’eau douce. En 1731, on