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celles des alluvions de la Russie ont la même origine, et proviennent, ainsi que les blocs de ces alluvions, d’anciennes formations détruites ou existant plus au nord.

On lit un Mémoire de M. Tournal fils sur les roches volcaniques des Corbières ; en voici un extrait :

Les montagnes des Corbières forment un petit groupe qui est séparé des Pyrénées par la vallée de la Gly. La composition générale de ces montagnes est du calcaire compacte appartenant au terrain de craie. Cependant on y voit aussi une petite bande de terrain de transition et des indices de terrain houiller. La stratification du terrain calcaire est extrêmement irrégulière, surtout quand on l’étudie sur une petite échelle ; néanmoins, la direction générale est la même que celle de la chaîne des Pyrénées. D’après les observations de M. Tournal, les accidens nombreux et bizarres que présente le groupe qui nous occupe, sont dus à la présence de roches singulières, que l’auteur regarde comme volcaniques, et qu’il considère cependant comme analogues des ophites par leur position et par plusieurs autres caractères. Ces roches ont un aspect mat, se divisent facilement en fragmens polyédriques, renfermant des globules ou amandes de différente nature, et paraissent formées en général par du pyroxène, du feldspath altéré, de l’argile et de l’oxide de fer. Elles contiennent accidentellement du quartz cristallisé, de la chaux carbonatée, du fer oligiste, du mica et de l’épidote. Ces roches se présentent presque toujours sous la forme de petites buttes coniques, ou bien de petits mamelons liés entre eux ; on les voit sortir de dessous le terrain calcaire, qui montrent presque toujours à leur contact des caractères particuliers. Ces roches volcaniques n’offrent aucune stratification ; elles ne renferment jamais de fossiles et sont accompagnées presque constamment de masses rougeâtres et de grands amas de gypse fibreux, renfermant des cristaux de quartz prismé.

« L’éruption de ces roches ignées nous semble, dit l’auteur avoir eu lieu au commencement de la période tertiaire, et avoir suivi immédiatement la dislocation du sol secondaire ; or, comme les forces qui ont soulevé ce terrain ne paraissent pas avoir suivi une direction constante, puisque les crêtes des montagnes environnantes se coupent sous différens angles, il est probable qu’elles ont agi à différentes époques, et pendant une période de temps assez longue. »