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Il en a été de même du parallélisme et de la contemporanéité à toutes les périodes de roches de stratification et de roches d’épanchement et de leur mutuelle intercalation ; cette distinction, presque unanimement admise, a achevé de faire disparaître la vieille querelle des neptunistes et des vulcanistes.

La théorie des mouvemens du sol, de leurs dates, de l’âge des montagnes, des dislocations de couches, jadis considérées comme caractère d’ancienneté, et reconnues aujourd’hui comme propres à toutes les périodes, et même plus en grand aux plus récentes, a continué d’obtenir un grand crédit en Europe ; et les objections qu’on a faites à cette ingénieuse théorie, en rectifiant certaines parties faibles, ne paraissent devoir que l’éclairer et en fortifier les bases. Déjà la direction des strates et des chaînes commence à se joindre aux fossiles et à la superposition pour fournir un nouveau chronomètre géologique.

La tendance à rajeunir certains terrains de sédiment a été presque aussi sensible que pour les terrains de cristallisation, et s’est étendue depuis les calcaires des hautes montagnes jusqu’à une partie des dépôts tertiaires.

À la contemporanéité, durant la même période et dans le même bassin, des dépôts ignés et aqueux, s’est jointe, comme une loi naturelle dont la vérité a été assez généralement reconnue, la simultanéité des dépôts fluviatiles et marins, littoraux ou profonds et par conséquent de la nature la plus diverse, sous un même liquide.

La succession de longues périodes de calme et d’époques passagères de violens bouleversemens ;

La distinction des sédimens tranquilles et des dépôts de chariage ;

La reproduction à chaque période, même les plus récentes, des causes et des résultats longtemps limités à des époques plus anciennes, tels que la cristallinéité des sédimens, la production de certaines substances métalliques, etc. ;

Le mode d’examen du connu à l’inconnu appliqué aux phénomènes géologiques, en opposition à la théorie d’abord plus séduisante de grandes lois et d’une puissance d’action anéanties ;

Telles sont encore quelques unes des tendances qui semblent se manifester de plus en plus. En un mot, deux idées philosophiques prédominantes, si elles ne sont point générales, l’action de la température intérieure de la terre, et la continuation jusqu’à notre période inclusivement des phénomènes de la plupart des époque antérieures de tranquillité, paraissent tendre à obtenir l’assentiment général des géologues.