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Le nom de M. d’Omalius vous aura rappelé la seule Carte géologique de France que nous possédions encore. Bientôt elle sera remplacée par le grand travail dont s’occupent depuis plusieurs années MM. Brochant, de Beaumont et Dufresnoy, fruit d’une masse énorme d’observations recueillies dans des voyages multipliés, et rendues plus intéressantes par leur groupement dans un vaste ensemble, et par leur représentation graphique. Mais les géologues ne devront pas oublier que M. D’Omalius, le premier, recueillit sur le terrain, et combina, avec les observations rassemblées par M. Coquebert de Montbret, dont le vaste savoir eût produit tant de fruits s’il n’eût été gêné par une excessive modestie, les matériaux d’une carte qui, malgré ses groupes trop limités et la petitesse de son échelle, n’en aura pas moins été long-temps utile.

§ 70 bis. — M. Boubée vous a communiqué, sous le titre de Tableau mnémonique des terrains primordiaux, une sorte de représentation graphique des roches cristallines autrefois considérées comme primitives. Son but paraît avoir été de montrer comment les principales roches de ce terrain (gneiss, mica-schiste, etc., etc.), gravitent, pour ainsi dire, autour du granite comme centre, comme type de toutes les autres, qui n’en seraient, selon ce géologue, que des modifications la plupart contemporaines, et passant de l’une à l’autre le plus souvent avec les mêmes substances minérales disséminées, mais avec prédominance soit du mica, soit du talc, soit de l’amphibole, réunis au quartz et au feldspath. M. Boubée en représente quatre séries : dans chacune des trois premières prédomine l’un de ces trois élémens qui manquent tous trois dans la quatrième série. Il a cherché à exprimer leurs relations de superpositions présumées, mais très incertaines, et à montrer comment chacune de ces roches, après avoir été le type d’un groupe principal, se retrouve isolée dans les autres groupes. Tous les terrains dits primordiaux ne constitueraient, selon lui, qu’une seule et même formation, à laquelle il joint, comme étant d’origine plus évidemment plutonique, certains porphyres, des gypses, des dolomies. Mais, avec la tendance actuelle de la géologie à considérer les granites et autres roches cristallines dites primordiales comme étant aussi bien roches d’épanchement et d’origine ignée que les porphyres, et comme ayant dû surgir à plusieurs époques même des terrains secondaires, il semble bien difficile de fixer encore un groupement vrai de ces roches qui soit d’une utile application ; le résumé graphique de M. Boubée peut avoir toutefois l’avantage d’aider