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d’une direction parallèle entre des systèmes qui paraissent être d’âges différens. Cet habile géologue montre aussi que la discordance de stratification entre de puissans terrains n’est pas toujours accompagnée d’un changement notable dans les fossiles.

M. de Beaumont a répondu à une partie de ces faits en montrant que M. Sedgwick avait réuni deux époques de dislocations distinctes dans le seul système calcaire du Westmoreland.

─ Les Pyrénées, suivant la première opinion de M. de Beaumont, auraient été soulevées d’un seul jet à la fin des terrains secondaires, antérieurement à tous les terrains tertiaires.

M. Reboul a combattu ce résultat, prétendant au contraire y reconnaître plusieurs directions de couches contrastantes.

Cette dernière opinion paraît plus près de la vérité ; M. de Beaumont lui-même, et M. Dufresnoy, dans leur dernier voyage à ces montagnes, ont reconnu quatre systèmes de direction et de redressement, dont ils ne manqueront pas de vous entretenir avec plus de détails.

Mais il faut toutefois bien distinguer, que dans beaucoup de circonstances une dislocation récente a dû réagir sur des dislocations antérieures, et les compliquer, soit en imprimant une physionomie plus générale aux produits du dernier âge, soit en laissant prédominer le caractère primitif. Relativement aux Pyrénées en particulier, les directions contraires à celle assignée à la grande chaîne ne sont que des accidens comparativement à cette direction générale. Cette direction elle-même, que M. de Beaumont a reconnu être, comme la plupart des géologues et géographes, de l’E.-S.-E. À l’O.-N.-O., ainsi que celle des strates, M. Reboul la contredit, et décomposant toutes les petites chaînes parallèles, mais non précisément bout à bout, qui effectivement courent de l’E.-S.-E. 16° au N., à l’O.-N.-O., il en déduit une ligne moyenne de faîtes qui lui paraît moins s’écarter des sinuosités de la crête centrale, et qu’il indique être à peu près de l’E. à l’O depuis le cap Cervères jusqu’à la Corogne. D’après cette nouvelle direction peut-être artificielle, les strates ne seraient plus parallèles à la chaîne, et M. Reboul indique d’assez nombreuses anomalies dans cette direction : Le chaînon du Canigou et du Puygmal, celui des sources de l’Ariège et du Salat se croisent sous un angle de plus de 30°, et ne lui paraissent pas avoir pu être le produit d’une même évulsion.

Il conclut que la chaîne des Pyrénées, quoique des plus simples, est néanmoins composée de plusieurs arêtes : qui affectent des directions différentes, soit dans l’alignement de leurs masses,