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Le nom parallélisme des chaînes et des couches d’époques différentes.

Les soulèvemens en dômes ou en cirques, les intercalations et injections entre les couches de sédimens de roches cristallines, sous forme de filons ou de culots, et non en coulées, paraissent avoir coïncidé, comme cause déterminante, avec différens systèmes de dislocations, et être devenus le noyau, l’axe de chaînes dont la crête est formée de ces mêmes roches cristallines, et les pentes de strates diversement redressés. Aux porphyres noirs, pyroxéniques, d’abord considérés par M. de Buch comme l’agent presque unique du soulèvement des montagnes, se sont bientôt ajoutées toutes les autres masses cristallines, regardées jadis comme primitives, et qui forment relativement aux principales chaînes, tantôt des crêtes centrales, tantôt des séries de mamelons au pied de leurs pentes.

À L’apparition des plus hautes chaînes aux époques les plus récentes. Et parmi les conséquences les plus immédiates, des altérations et modifications dans les couches soulevées, des changemens dans les êtres organisés après chacune de ces périodes de révolutions.

La distinction de plusieurs terrains diluviens, produits de chacun de ces nombreux cataclysmes. Enfin, de très fréquens changemens dans les niveaux et la nature des eaux marines, lacustres ou fluviatiles, et dans les limites de leurs bassins, dont cette théorie explique bien les nombreuses variations.

Mais ce qui distingue particulièrement le point de vue sous lequel M. de Beaumont a envisagé l’origine des montagnes et des brisemens de couches, des autres interprétations de ces deux phénomènes, c’est l’idée de leur coïncidence et de leur liaison intime avec les changemens géologiques et organiques produits entre les grands étages des dépôts de sédiment, c’est l’influence de l’érection des montagnes sur les périodes des terrains ; c’est surtout la limitation des âges des montagnes à treize périodes, personnifiées, pour ainsi dire, par autant d’exemples empruntés aux grandes chaînes ; les phénomènes du redressement se seraient manifestés simultanément à chacune dans des contrées fort éloignées, et sous l’influence d’oscillations parallèles. C’est par cette détermination précise d’âges et de noms propres que M. de Beaumont diffère davantage de l’opinion de plusieurs géologues qui admettraient au contraire un grand nombre d’oscillations, de dislocations partielles ou locales et d’épanchements de roches cristallines, même pendant les périodes de calme.