Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un calcaire compacte contenant, dans une pâte d’eau douée, des lymnées et des hélices, mêlés à des débris de coquilles marines. 3° Enfin, en poudingues formés de débris des roches anciennes environnantes.

Ce sol tertiaire paraît s’étendre en petites collines sur une surface plus de vingt lieues carrées au sud d’Alger.

Ce double rapport des terrains tertiaires et de transition d’Alger, avec ceux du sud-est de la France, offre une analogie curieuse entre ces deux bords opposés de la Méditerranée, analogie qui, du moins pour les terrains tertiaires récens, se retrouvé sur presque tout le contour de ce vaste bassin, et dans la plupart des îles de cette mer, en France, Italie, Sicile, Sardaigne, Malte, Espagne, Grèce, et sur les côtes d’Afrique, tant vers Tunis et l’est, que vers Alger et le nord.

En décrivant le pays parcouru par l’armée française, dans l’exédition de Médéa, M. Rozet a fait connaître la plaine de Méditja, située entre les collines tertiaires au sud d’Alger, formées, de marnes bleues recouvertes de grès calcaires semblables encore au calcaire moellon de la Provence, et les premiers rameaux de l’Atlas. L’alluvion ancienne fort épaisse qui recouvre cette contrée plate paraît postérieure à toutes les dislocations de couches ; elle est formée de couches horizontales de marnes argileuses et de galets arrachés des chaînes environnantes.

À Bleida, les rameaux bas du petit Atlas atteignent leur plus grande élévation, qui est de 1,200 mètres. La crête en est découpée et les flancs très déchirés ; des deux côtés il parait se perdre dans la mer ; il est formé vers sa base d’un terrain que M. Rozet a pensé être de même nature (schiste et calcaire de transition) que celle de Beaujareah, près Alger, et plongent de même au sud.

Les pentes supérieures observées directement par M. Rozet lui ont présenté une formation du calcaire gris noirâtre, compacte, ou marno-schisteux, accidentellement bréchiforme. Ce calcaire est traversé par de nombreux filons verticaux de fer hydraté et carbonaté, de baryte sulfaté, de cuivre gris et carbonaté, et de spath calcaire. Il est très généralement incliné de 10 à 70 degrés au sud. Ce calcaire constitue presque tout le versant sud du premier chainon de l’Atlas, et forme des montagnes hautes de 1,100 mètres. Les fossiles peu nombreux que M. Rozet y a observés (fragmens d’huîtres, de bélemnites, de coquilles du genre Possidonie), et surtout l’aspect général de l’ensemble de cette formation, ont porté M. Rozet à y reconnaître le Lias tout-à-fait analogue à celui de notre continent.