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m’ont occupé davantage. J’ai décrit une précieuse mâchoire inférieure d’éléphant, telle que personne n’en a encore figuré. Elle se termine par une symphyse en long bec : la conclusion du Mémoire, est que dans l’espèce El. primogenius, il y avait deux variétés comparables au Morknoh et Deuhtelah des Indes. Si ce L travail peut faire plaisir, je l’enverrai. 3° J’ai fait des recherches sur les castors des tourbes ; il est certain que chez nous, ils ont habité toutes les petites rivières entre la partie de l’Escaut qui coule par Gand, et le Hond ou l’embouchure de l’Escaut occidental, mais ce que je crois peu connu, c’est le gisement exact de ces os. Ils reposent sur le sable en dessous des tourbes, à deux mètres au dessous du sol. Ils ne sont pas dans la couche, quoiqu’ils en soient colorés. Le sable dont la partie supérieure les porte, est blanc, siliceux, à petits grains, semblable en tout au sable de nos grandes bruyères. Je conclus delà que ces os ont passé par la tourbe qui les a teints, et qu’ainsi ils pourraient bien être plus récens que cette matière. Du reste j’observe sur ces os les différences que M. Cuvier a remarquées sur l’espèce fossile. 3° Dans nos tourbes, on a découvert des ossemens humains. J’ai dessiné deux frontaux, qui sont excessivement petits et très-bombés. 4° L’aurochs s’est trouvé dans la tourbe à Ninove ; à Ternath, sont les cochons des tourbes, dont M. Cuvier déplore quelque part de n’avoir pas de figures. 5° Les loutres ont laissé leurs os avec ceux des castors. 6° Ce qu’il y si de curieux, c’est le nombre des chiens des tourbes, du moins dans la Flandre occidentale ; sur 10 crânes, il y en a 9 de chiens, la plupart sont fort grands. 7° J’ai encore à noter parmi les ossemens du Brabant les rhinocéros trichorinus et le cheval, dont les restes confirment les remarques de l’illustre Cuvier. 8° J’ai trouvé à Forest, près Bruxelles, un autre gite d’ossements (du calcaire grossier ??) ; ce sont encore des masses de Batraciens, mais cette fois j’ai des os de salamandres et de petits mammifères. Ce qui caractérise le calcaire grossier de Gand, c’est le grand nombre de fruits fossiles. Les lieux où on les trouve sont fortifiés aujourd’hui : toute récolte est interdite. J’ai écrit à la régence et au conseil de l’Université de Gand pour que le plus beau palais académique du pays soit mis à sa disposition, en cas que la Société géologique nous fasse l’insigne honneur de venir ici. Les autorités s’empresseront de la recevoir avec tous les honneurs dignes d’elle, et aucun sacrifice ne leur coûtera pour répondre au choix dont elle voudrait les honorer.

M. Zuber-Karth écrit une lettre très-flatteuse pour la Société,