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être caractéristiques de formations ; car l’auteur les connaît également et dans les oolithes et dans les dépôts tertiaires.

§ 44. Bélemnites. — M. de Munster a confirmé, pour les terrains secondaires de l’Allemagne, les résultats de MM. de Blainville et Miller pour la France et l’Angleterre, savoir, qu’il n’existe point de bélemnites dans les terrains de transition ; que ees fossiles commencent au lias, et ne s’élèvent pas au-dessus de la craie : il n’en connaissait point dans le muschelkalk, et a combattu les observations contraires.

Cependant M. Woltz, qui a rendu tant d’autres services à la science, vous a fait connaître que le muschelkalk de Marback avait présenté à M. d’Althaus une alvéole de ce fossile, mais sans traces de gaine : toutefois, il ne doute pas qu’on n’ait trouvé des bélemnites, si non dans le muschelkalk même, du moins dans des couches à peu près contemporaines, dans les marnes du Keuper.

M. de Munster a adopté, d’après M. de Blainville, pour caractère distinctif de ces fossiles, et pour leur distribution par formations, la fente ou la gouttière de leur base et de leur sommet. Les plus anciennes, celles du lias n’en ont point à la base, mais elles en ont jusqu’à trois, fort courtes, à la pointe. Les bélemnites des oolithes supérieures ont à la base une gouttière qui ne dépasse jamais la moitié du fourreau ; celles de la craie ont à la base cette gouttière courte et large si caractéristique, qu’elle s’est retrouvée dans les bélemnites de la craie de tous les pays, depuis Meudon jusqu’en Scanie.

M. de Munster a présenté d’autres distinctions des bélemnites plus ou moins en rapport avec celles admises par MM. de Blainville, Woltz et Miller ; mais son travail étant sur le point d’être publié en français, avec les dessins, on y pourra trouver des détails qui ne furent pas suffisamment saisis lors d’une première communication à la Société.

$ 45. Nummulites. — Vous devez encore à M. de Munster quelques observations sur les nummulites. Il n’en connait point dans la craie, ni dans le sol tertiaire de la Bavière, les deux terrains qui en contiennent le plus, et presque exclusivement, dans d’autres contrées, particulièrement les calcaires secondaires de l’Istrie, des Alpes et des Pyrénées. M. de Munster à toutefois recueilli plusieurs centaines d’espèces d’autres céphalopodes foraminés dans les terrains tertiaires de l’Allemagne. Il a aussi reconnu des nummulites dans les Alpes bavaroises entre la craie et les terrains secondaires ; mais non point dans le muschelkalk du même pays, ni dans la craie de Maestricht, comme on l’a répété.