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dépens l’un de l’autre. L’ignorance de ec fait et la recherche d’une conformité qui n’est point dans la nature paraissent à M. de Studer avoir contribué à la confusion qui a si longtemps régné sur ce terrain. C’est à l’étage jurassique moyen que ce géologue rapporte le calcaire du Stockhorn et des Voirons, et au Kimmeridgeclay la houille de Boltigen.

Mais un fait bien plus piquant, et dont M. Studer, après M. Hugi, vous a confirmé l’existence, est celui de l’entrelacement, de l’alternance plusieurs fois répétée, et de l’enfoncement en forme de coin au milieu du gneiss, d’amas épais de 4 à 500 pieds d’un calcaire à Bélemnites analogue, par ses autres fossiles, au lias, ou aux assises jurassiques inférieures. C’est surtout dans le vallon de Roththal, sur la pente occidentale de la Jungfrau et dans la vallée d’Urback, près Grindelwald, que c’est montré en grand ce nouveau témoignage du soulèvement des couches alpines secondaires, par l’éruption des roches cristallines, comme la géologie en possède déjà plusieurs, mais la plupart sur de moins grandes échelles.

On ne connaît de comparable, pour l’étendue du phénomène et pour la précision des détails, que celui constaté en 1829 par M. E. de Beaumont, dans les montagnes de l’Oisans en Dauphiné, sur le redressement de bancs énormes de calcaires de l’âge de la craie, et du terrain jurassique par des granites qui les recouvrent, et sont entrelacés avec eux d’une façon tout-à-fait analogue, et même encore plus en grand.

C’est dans cet intéressant mémoire inséré au tome V des Mémoires de la Société d’Histoire naturelle de Paris, qui n’a point encore été livré au public, que M. E. de Beaumont a exposé les rapports de forme et de formation qu’il conçoit entre certaines montagnes de la Lune, et des sommets granitiques se présentant en crêtes circulaires autour d’un centre creux, disposition analogue, dans les anciens terrains de cristallisation, aux cratères de soulèvement, plus modernes, de M. de Buch.

M. Necker de Saussure a récemment aussi observé dans la Valorsine l’injection du granite dans les couches secondaires.

Les gneiss viennent donc se joindre aux granites, aux syénites, aux porphyres pyroxéniques, aux porphyres rouges et verts, aux serpentines, aux euphotides, aux ophites, comme agens de redressement des couches, postérieurement aux terrains secondaires même les plus modernes.

§ 39. — Un fait géologique relatif aux terrains secondaires, qu’on avait cru se rattacher aussi à cette théorie des soulèvemens du sol, est l’îlot jurassique du pays de Bray, bordé et dominé de