Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’autre. En effet, dans les faluns de la Loire et dans le calcaire moellon de Montpellier, des os de paléothères sont encore réunis aux os de mastodontes et d’hippopotames et dans le Plaisantin, il s’y ajoute des os d’éléphants. On cite même des brèches fluviatiles ferrugineuses du Wurtemberg, où sont mêlés les os de ces trois périodes.

§ 21 et 22. — Le bassin de Toulouse a été aussi le sujet d’une opinion nouvelle, contraire à celle que la plupart des géologues en avaient exprimée. On s’accordait à y reconnaître un terrain de molasse tertiaire surmonté vers les bords par des calcaires d’eau douce, auxquels le premier dépôt se liait par des alternances ; c’était une disposition assez analogue à celle observée dans le grand bassin de la Gironde : dans celui-ci les sédimens marins prédominaient, et dans le bassin de la Haute-Garonne c’était au contraire les sédimens d’eau douce à l’état de marnes, argiles ou calcaires, de sables, de graviers, de galets, de grès, d’argile presque entièrement dépourvue de fossiles.

M. Boubée a développé une opinion différente en vous présentant une coupe géologique du puits artésien creusé à Toulouse dans le cours de l’année dernière, jusqu’à une profondeur de 400 mètres, 250 pieds au-dessous du niveau de la mer. Selon cet observateur, tout le système meuble de marnes et de graviers découverts dans ce bassin par cette profonde excavation serait effectivement d’eau douce ; les fossiles, coquilles, poissons, mammifères, la nature, la structure des couches, la présence de certains minerais coïncident pour démontrer cette origine ; mais ce ne serait, selon M. Boubée, qu’une formation alluviale des plus récentes déposée dans un grand lac creusé au milieu du terrain tertiaire, par les débordemens des eaux pyrénéennes, et à laquelle il propose de donner le nom de post-diluvium toulousain.

Il en a déterminé les principales limites, il l’a vu recouvert par d’autres terrains d’alluvion plus modernes, et limité vers les bords par des collines de calcaires d’eau douce ; mais c’est précisément le contact du terrain meuble et de ces derniers calcaires qui doit laisser de l’incertitude sur l’isolement que M. Boubée propose du dépôt central. En effet, si, vers quelques unes de ses limites, à Avignonet, par exemple, le système meuble, graveleux, paraît s’appuyer obliquement sur les calcaires d’eau douce, ceux-ci, de leur côté, reposent sur d’autres bancs de grès, de sables, d’argiles, de poudingues, de marnes à gypse, dont l’ensemble forme une alternance de couches qu’il est difficile de ne pas rapprocher de celles du dépôt central de Toulouse