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identique à celui de l’Aude et de l’Hérault, mais il s’en rapproche beaucoup plus que celui de la Seine ; il représente dans le midi celui de la Loire, et les descriptions et les dessins de M. Grateloup pourront éclairer plus d’une incertitude de détermination spécifique existant encore à l’égard des coquilles fossiles de l’Hérault, malgré les utiles travaux de M. Marcel de Serres, et spécialement sa géognosie des terrains tertiaires.

§ 20 bis. ─ M. de Beaumont propose aussi de diviser en trois étages les terrains tertiaires, en se basant sur les débris des grands mammifères qu’ils contiennent ; chacun correspond à une période de tranquillité intermédiaire entre deux époques de troubles, et chaque génération paraît être détruite par une catastrophe. 1. Jusqu’aux marnes supérieures au gypse ; 2. Le grès de Fontainebleau, le terrain d’eau douce supérieur, les faluns de Touraine, les calcaires des Bouches-du-Rhône, les molasses de Suisse et celle de Supergue ; 3. Le terrain de transport de la Bresse, Œninghen, le grès d’Aix, le terrain marin supérieur de. Montpellier, les collines subapennines, la Sicile et le crag de Suffolk.

La première période comprendrait comme caractéristiques les paléothères ; la seconde les mastodontes ; la troisième les éléphans. Ces trois périodes correspondraient assez avec celles établies par M. Deshayes sur l’examen des coquilles. Sans arriver à un résultat identique, j’essayai, dans mon mémoire sur les terrains tertiaires récens, de réunir le plus d’exemples que je pus pour démontrer la réalité d’une grande période à mastodontes, hippopotames et rhinocéros, dont une partie des sédimens étaient marins et littoraux, et l’autre lacustre et continentale. Ce fut ce même caractère des os de mastodonte qui se réunit aux coquilles et aux polypiers pour m’engager à soutenir, malgré l’opinion imposante de M. Boué, que les conglomérats du Leithagebirge n’étaient point de l’âge de la craie, mais des plus récens terrains tertiaires contemporains des dépôts de la Loire. Ces derniers, il est vrai, n’ont pas encore présenté d’éléphans ; mais les dépôts d’anciennes alluvions continentales du même bassin, qui me semblent bien être contemporaines des dépôts marins de la Loire, en contiennent en même temps que toutes les autres grandes espèces qui sont dans les faluns, recouvertes de flustres et de serpules, circonstance tout-à-fait inconnue dans le terrain marin, même supérieur, de la Seine.

S’il y a effectivement dans les dépôts marins ces trois périodes de mammifères, elles doivent passer insensiblement de l’une à