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terrains parisien, distinguant toutefois les bassins qu’il nomme, avec M. Brongniart, épylimnéen et prolymnéen, c’est-à-dire ceux qui se terminent par une formation d’eau douce, comme les bassins de Paris et de l’île de Wight, et ceux dont la série finit par des dépôts marins comme la plupart de ceux du midi, celui de la Loire, etc.

Mais, partant de ce principe si long-temps regardé comme véritable et appuyé de tant d’ingénieuses probabilités par les travaux de M. Brongniart, qu’il n’y a eu dans la grande série tertiaire que deux formations marines, qui toutes deux ont dans le bassin de Paris leurs types séparés par la formation gypseuse, M. Reboul a mis en rapport et identifié les différens étages des bassins du midi avec ceux de la Seine ; il a aussi dressé des tableaux comparatifs principalement des genres propres à ces deux formations, et il trouve entre eux certaines analogies numériques que je ne vous rappellerai pas. Fondés sur l’examen des genres seulement, ces rapports n’ont aucun poids dans la question, car les genres sont une création artificielle, et l’on sait de plus en plus qu’ils peuvent se rencontrer les mêmes dans les formations les plus différentes. Dans la comparaison directe de ces bassins du midi et de celui de la Seine le fait est si réel, que, malgré des rapports génériques assez frappans, il n’y a pas la moindre analogie entre les espèces ; celles des bassins de l’Aude, de l’Hérault, des Basses-Pyrénées, offrent un très grand nombre d’espèces analogues ; elles ont, de plus, une foule d’identiques avec celles des collines subapennines. Les ossemens des mammifères les plus communs sont ceux de la période des mastodontes ; rien de pareil ne se voit dans le vieux et classique bassin de la Seine.

M. Tournal paraît partager entièrement l’opinion de M. Reboul ; mais les descriptions de géographie géognostique donnée par ces deux géologues d’une contrée qu’ils ont étudiée à fond, peuvent être fort utiles. Si les géologues ne s’accordent pas à voir dans ces bassins les représentans et les contemporains de ceux du nord de la France, la science profitera des nombreux gisemens recueillis en dehors de toute idée hypothétique.

La solution de la question ne pouvant plus reposer que sur des analogies, puisque la superposition directe aux terrains parisiens est impossible à constater, tient beaucoup maintenant au caractère zoologique, et nous devons attendre de vives lumières du grand travail entrepris par M. Grateloup sur les fossiles du bassin de Dax, et dont les dessins inédits encore sont d’une si grande perfection. Le bassin de Dax n’est pas, il est vrai, complètement