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par le fait de la superposition directe, par la comparaison des fossiles, par l’observation de bassins très différens, et par les conséquences de la théorie des soulèvemens ; ce sont, il me semble, d’assez fortes garanties en faveur de leur distinction. Je me suis permis de vous reparler de ces faluns de la Loire, parce qu’ils sont le point de départ de ce nouvel ordre de terrains destinés peut-être à jouer dans la science un aussi grand rôle que ce rôle a été important dans la nature, et parce que seuls jusqu’ici ils ont montré les relations de stratification du groupe récent sur le groupe ancien des terrains tertiaires.

C’est à ces terrains tertiaires récens que se rapportent ceux que vous ont fait connaître M. Boblaye, dans son Mémoire sur la Morée ; M. Rozet, dans ses différentes notices sur la Barbarie ; plusieurs autres que M. de La Marmora a récemment décrits en Sardaigne… les plus récens de ceux dont M. Prévost vous a entretenus dans ses précédentes lettres de Malte et de Sicile, et que MM. Lyell, Hoffmann et Christie ont également observés dans cette dernière contrée. Je ne dissimulerai pas cependant qu’entre autres divergences d’opinions, dont l’histoire des terrains tertiaires récens sera sans nul doute le sujet, les rapports des terrains méditerranéens de Malte et de Sicile, avec ceux de la France méridionale et de la Loire, en présenteront de suite une des plus fortes.

M. Deshayes a classé, d’après l’examen des espèces, tous ces terrains dans son dernier groupe, auquel il associe également les collines subapennines, et vous vous souvenez que M. Prévost a été frappé de l’étonnante analogie qu’ils présentaient avec l’ensemble du groupe quaternaire, surtout avec ceux de la Loire et du Cotentin, analogie qui m’avait aussi vivement frappé lorsque j’en indiquai le rapprochement, d’après l’examen d’un certain nombre d’espèces de polypiers et de coquilles. Les apparences des caractères extérieurs nous auraient-ils donc fait illusion ? Selon M. Deshayes, les terrains des collines subapennines auxquels se rapportent incontestablement quelques uns des terrains tertiaires inférieurs de Sicile, seraient déjà postérieurs à ceux de la Loire et de Dax, et cependant les analogues de ceux-ci en Sicile semblent plus modernes que les collines subapennines.

§ 20. — Contradictoirement à ces résultats, et sous un point de vue tout différent, M. Reboul a continué de reconnaître, dans les bassins de l’Aude et de l’Hérault, deux grandes formations marines, avec des terrains mixtes fluvio-marins, intermédiaires, à nombreuses alternances ; et ces trois systèmes il les a identifiés, sinon couche par couche, du moins système à système avec les