Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

recherches se soient bornées là, on peut être assuré que la grotte en contient une grande quantité.

En élevant les flambeaux vers la voûte, on aperçoit qu’un limon pareil à celui du sol est resté attaché en plusieurs endroits aux rochers du plafond, et que ce limon empâte beaucoup de fragmens osseux. On peut donc penser que la grotte, primitivement vide, a été remplie de limon mêlé d’ossements par une action violente, celle des eaux sans doute ; que, postérieurement, l’action des eaux agissant en sens contraire, a déblayé une partie de ce dépôt de la caverne ; cependant une partie de ce mélange d’ossements et de terre est restée attachée aux parois et à la voûte de la caverne comme un monument des révolutions qui s’y sont succédées. L’observation de ces ossemens attachés à la voûte, ne détruit-elle pas l’opinion de ceux qui pensent exclusivement que les animaux ont vécu dans les grottes, où l’on trouve leurs débris ?

Il est une autre remarque tout aussi curieuse : c’est que sur le limon où les ossemens sont empâtés, et sous un petit avancement de rocher on a trouvé un squelette humain. Auprès de ce squelette était une figurine en terre cuite (argile jaune fine) représentant un romain vêtu de la tunique, et drapé de son manteau qu’il relève de la main gauche : il a les bras, les jambes et la tête nus, le front découvert, et les cheveux coupés à la Titus. Cette figurine de six pouces de hauteur, évidée à l’intérieur, et pénétrée en certains endroits par le limon de la caverne, est en la possession de M. Miergue, chirurgien de cette ville ; si la Société le désire, je pourrai lui en envoyer un dessin.

Ce squelette, cette figure en terre cuite parfaitement conservée, ces ossemens et les circonstances de leur position relative, peuvent jeter quelque jour, comme la Société le sentira parfaitement, sur la question soulevée par MM. Tournal et de Christol au sujet des cavernes de Bize, de Souvignargues, dans lesquelles ils ont trouvé des ossemens d’espèces animales perdues, des ossemens humains et des débris de poterie. »

La Société, en remerciant M. Teissier, le prie d’envoyer un dessin de la figurine.

La lecture d’autres notices est renvoyée, faute de temps, aux séances ordinaires.

Le reste de la séance est employé à discuter les observations faites sur la stratification et la composition du sol secondaire de Beauvais.

M. Cordier en esquisse un profil, et fait voir le peu de raisons