Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

combien ce fait est douteux, et il regrette qu’on en ait fait mention publiquement. La Société s’assure que la craie entourant les dents est moins fortement aggrégée qu’à l’ordinaire, de manière qu’elle a plutôt l’air d’un limon crayeux, qui aurait enveloppé ces dents, qui seraient tombées accidentellement dans une petite fente ou empâtées dans la surface délayée d’un bloc de craie. D’ailleurs elles ne sont nullement fossilisées.

Après l’examen de la collection de M. Graves, la séance est ouverte par la présentation, au nom de M. Buckland, d’une suite nombreuse de divers Coprolites, tant en moules qu’en nature, et d’un mémoire extrait du volume, sous presse, de la Société géologique de Londres intitulé : « Sur les restes d’élphans et d’autres quadrupèdes trouvés dans le limon gelé de la baie d’Eschscholtz dans le détroit de Bering, et sur d’autres rivages des mers arctiques.

Il est fait lecture d’une lettre de M. de Montlosier, qui témoigne tout l’intérêt qu’il porte encore à la science.

On lit le mémoire suivant de M. Teissier d’Anduze, intitulé : Note sur une grotte à ossemens près d’Anduze, département du Gard, mémoire accompagné d’un envoi d’ossements fossiles.

« Il y a quelques jours qu’on a découvert, à deux lieues au nord-est d’Anduze, dans la commune de Mialet, une grotte à ossemens dans le calcaire jurassique caverneux. Cette caverne s’appelle la Grotte du Fort ; elle est célèbre dans le pays, parce que, pendant les guerres des Camisards, elle servit souvent de lieu de refuge ou d’assemblée aux pasteurs et aux habitans persécutés.

Ces ossemens, dont une partie m’a été donnée, me paraissent appartenir à l’ours des grottes (Ursus spelœus) ; et j’adresse à la Société une moitié gauche de maxillaire inférieure ; un fragment de maxillaire supérieur du même côté, l’un et l’autre garnis de dents ; une seconde vertèbre cervicale ; une partie inférieure d’humérus ; un fragment de fémur et de tibia ; deux rotules, un calcanéum, un os du métatarse ; plusieurs dents détachées ; une phalangette de l’extrémité de la griffe, et un cône évidé, qui paraît avoir été un ongle, ou n’est peut-être qu’un débris de dent.

La caverne où ces ossemens ont été trouvés est spacieuse et élevée. Les ossemens reposent sur le sol, empâtés dans un limon argilo-ferrugineux. Ces ossemens ont été aperçus après quelques coups de bêche donnés sans dessein ; de sorte que, quoique les