Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chimique est très semblable ; leur pesanteur spécifique relative forme des séries qui s’élèvent tout aussi haut dans un minéral que l’autre, quoique la série des pesanteurs de l’amphibole descende plus bas que celle des pesanteurs du pyroxène. Les diorites de l’Oural renferment des cristaux qui réunissent la forme de ce dernier minéral avec le clivage de l’amphibole. Ces deux minéraux constituent ensemble des groupes réguliers dans lesquels les cristaux ont des axes parallèles et les arêtes latérales plus obtuses de l’amphibole y sont parallèles aux arêtes plus aiguës du pyroxène. L’Oural et l’Arendal offrent de ces cristallisations. Les différences de formes des deux substances s’expliquent par les circonstances différentes sous lesquelles elles ont été produites par la voie ignée. La forme de l’amphibole est le résultat d’un refroidissement plus lent que celui qui a fait cristalliser le pyroxène, et au contraire ce dernier a été produit par un refroidissement plus grand. Ainsi on obtient des cristaux de pyroxène en fondant dans un creuset de platine de l’amphibole seule ou mêlée avec du pyroxène. On rencontre dans les scories des hauts fourneaux des cristaux de pyroxène, mais non d’amphibole. L’amphibole est associée ordinairement avec des minéraux, s’étant cristallisés par un refroidissement lent : dans ce cas sont le quarz, le feldspath, l’albite, etc. ; tandis que le pyroxène est fréquemment accompagné de péridot formé par un refroidissement prompt ; Lorsque les deux minéraux sont réunis les masses sont composées diversement, et ont par conséquent une fusibilité différente ; la plus difficilement fusible est la masse pyroxénique, et la plus aisément fusible celle à amphibole ; ce dernier minéral s’est cristallisé autour du premier.

Ces considérations sont très importantes pour la géogénie, car les dernières sont applicables à la formation d’un nombre considérable de cristaux empâtés dans d’autres cristaux à cause de la différente fusibilité des substances. Ensuite elles confirment les idées qu’on avait sur la différente origine des siénites et basaltes, des amphibolites et des roches pyroxéniques.

M. Voltz a appuyé sur les circonstances particulières des gisemens gypseux ; d’après lui, cette roche est toujours dans des cavités ou au fond de vallées et de crevasses. C’est une observation déjà faite ailleurs et étayée sur beaucoup d’exemples. On comprend que M. Voltz est pour la théorie de sublimation, et qu’il attribue aussi, comme MM. de Buch, Hoffmann, de Beaumont, Dufresnoy ; et nous, la formation des cargneules ou