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supérieur aux plaques siliceuses a subi assez de mouvement avant sa consolidation pour permettre à la silice de s’être réunie en petites masses pesantes que les molécules calcaires ou arénacées, et pour s’attacher çà et là à quelques amas de corps déjà très désorganisés. Plus tard, le dépôt se consolidant aura aplati par sa pression le lit siliceux, tandis que les nids siliceux restés dans sa masse, pressés de tous côtés, ont pris diverses formes.

La silice a rempli des fentes qui partent du haut ou du bas d’un lit, parce que, ballottée, elle s’est agglomérée, est devenu ; pesante, est tombée au fond du dépôt, et a rencontré une fente qu’elle a remplie plus ou moins bien.

Pendant long-temps on a cru que le sol du nord de l’Allemagne ou de l’Europe ne recélait que des dépôts tertiaires inférieurs. J’ai été, je crois, le premier qui ait comparé les sables de ces immenses plaines, et même certains de leurs blocs ou cailloux avec les alluvions du groupe tertiaire supérieur. Si cette idée a déplu aux Allemands dans le premier moment, ils y sont revenus plus tard, et nous avons vu M. German trouver dans les fossiles tertiaires du Magdebourg plus d’analogie avec ceux du sol tertiaire supérieur qu’avec ceux de sa partie inférieure.

Depuis lors j’ai insisté encore plus fortement sur ce classement, et même j’ai mis en doute la présence en Allemagne des dépôts parisiens inférieurs, si ce n’est dans une ou deux localités douteuses. Tous ces lignites si nombreux en Allemagne et même ceux des basaltes m’ont paru sur un horizon plus élevé que le calcaire de Paris.

En un mot, le grand bassin de la Belgique, de l’Allemagne septentrionale et de la Pologne, etc., m’a paru bien plutôt subappenin que parisien. Or, cette classification paraît se confirmer tous les jours davantage, d’un côté par le genre des fossiles et en particulier par les nombreux ossemens très divers observés par MM. Morren et Van Hees en Belgique, et de l’autre par les déterminations des coquillages tertiaires de la Pologne, de la Volhynle, de la Gallicie et du Mecklembourg. MM. de Buch et Dubois, à qui on doit une partie de ces derniers renseignemens, viennent d’émettre publiquement la même opinion que moi ; et la vue du sol tertiaire de Sicile a suggéré la même idée à M. Hoffmann, qui, comme moi, place de plus les dépôts arénacés et basaltiques de la Hesse, etc., dans la même division. Il reste à voir s’il n’y a pas néanmoins dans le bassin de l’Allemagne