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ses collections, il signale aussi dans ce même sol tertiaire quelques pétrifications sans analogues vivans, tels que l’Arca antiquata, des Lenticulines et quatre Térébratules.

Le même savant a retrouvé les mêmes fossiles ou les analogues dans les tufs basaltiques alternant avec le calcaire tertiaire, ou en amas, dans cette roche à Sortino, Giormino, etc. Il a bien observé les alternatives de ces roches avec des basaltes et des filons basaltiques traversant les couches tertiaires des iles des Cyclopes, sans altérer sensiblement le calcaire. À Militello, il a signalé dans le tuf trappéen un filon basaltique à salbandes vitreuses. Il a bien vu le calcaire à hippurites et à nummulites du cap Passaro, reposer sur des wackes amygdalaires et pyroxéniques : mais il n’a pas vu alterner ces roches comme l’a prétendu M. Daubeny, et il n’a point vu de cratères dans le Val di Noto, ou à Vizzini, où M. Ch. Cemellaro en avait placé. S’il reconnaît dans le calcaire à hippurites celui de Trieste, de l’Istrie, des Appennins (à Subiaco et Avezzano), il n’ose pas affirmer que ce dépôt soit décidément crayeux, quoiqu’il penche pour cette opinion. Enfin, ayant adopté les idées de M. de Buch sur la formation des cratères de soulèvemens, il a été fort étonné de ne pas trouver à la base de l’Etna cette ceinture basaltique dont parle M. de Buch. Le basalte n’y paraît que ça et là en mamelon ; mais l’espèce de cavité élevée de l’Etna, appelée Valle del Bove, lui a paru un cratère de soulèvement, dont les bords sont formés d’alternats, de scories et de roches trachytiques modifiées. Le trachyte y paraît même en masse et filons. En Italie, notre savant, Prussien a aussi cru retrouver des cratères de soulèvement dans les montagnes d’Albano ; nous devons donc nous attendre à une controverse intéressante entre lui et M. Prévost, qui, comme M. Cordier, paraîtrait opposé à cet idée, et n’admettrait qu’une formation cratériforme, savoir : celle produite par des déjections incohérentes et des coulées de lave autour d’un cratère. M. Hoffmann nous a appris que l’île de Pantellarda est volcanique, et qu’elle renferme beaucoup de matières vitreuses. Il a lié cette île et les sources chaudes de Sciacca, en Sicile, avec le nouveau volcan de l’île de Julia (Preussische Staats-Zeitung), à côté de laquelle vient de s’élever un second volcan plus petit. Un Anglais vient d’appliquer à la formation de ces iles la théorie de M. de Buch, et le banc sur lequel elle paraissent assises n’ayant pas été observé avant leur élévation, est pour lui le pourtour du cratère de soulèvement.