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Couie qui descend du plateau entre Chartres et Orléans, et vient s’ouvrir dans celle du Loir. Ces deux localités appartiennent au département de l’Eure. À une grande distance, au Nord, dans le département de l’Aisne, près de Saint-Gobain, on retrouve encore ces mêmes poudingues.

Sous la terre végétale du plateau de Thury, j’ai indiqué par les noms vulgaires de terre rouge, terre franche argileuse, un limon de six à sept mètres d’épaisseur. Cette couche limoneuse ne ressemble en rien à celle qui lui est inférieure. Elle ne contient point de silex. Appartient-elle bien au terrain lacustre supérieur, au groupe des terrains épilymniques, ou au terrain diluvien, au groupe des terrains clysmiens ?

La terre végétale du haut plateau crayeux de Coudray-Saint-Germer contient en grande abondance des galets siliceux qu’on retrouve sur tous les plateaux de craie du nord-est du département. Ils me semblent appartenir au terrain diluvien, mais aux galets du groupe des terrains clysmiens détritiques ; le gravier et les galets de la vallée de l’Oise ne peuvent se rapporter qu’aux terrains alluvions caillouteux.

Enfin, les exploitations des tourbes herbacées des vallées de l’Ourcq et du Therrain constatent l’existence des terrains alluvions phytogènes. »

La journée du 7 est occupée par l’inspection des points de Bresle et de Laversine.

La Société visite près de Rochecondé, les sables argilo-marneux à grains verts, et coquillera qui forment, dans les environs de Beauvais, la base du calcaire tertiaire reposant sans autre intermédiaire sur la craie. Elle y trouve des débris de Cucullées, et dans une marne brune supérieurs à ces sables, des traces de lignite, et un mélange de coquilles marines et d’eau douce, accident qui rappelle les argiles à lignites du Soissonnais.

La Société se rend à une éminence appelée le Mont-César (à l’est du bois de Quesnoy), qui domine la contrée, et est formée des mêmes sables tertiaires, coquillers et à glauconie, sur lesquels est placé un lambeau de calcaire grossier.

Elle observe, au milieu des marais de Bresles, un petit mamelon des mêmes sables qui offrent une très-grande quantité de fragmens brisés de Cucullées, de Pectoncles, de Corbules, de Limes, etc. La grande tourbière de Bresles lui offre la coupe suivante de haut en bas : 1o du limon calcaire pétri de coquilles terrestres, 2o de la tourbe blanchâtre mêlée de sable, 3o de la tourbe grise à coquilles fluviatiles