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de tous les chaînons de l’Argolide et de l’Attique liés à des monvemens récens avec la direction des Alpes du Valais jusqu’en Autriche.

On lit un mémoire envoyé par M. Rozet et intitulé : Notice géognostique sur le pays parcouru par l’armée française dans l’expédition de Média en Afrique.

La plaine de la Metidjah est couverte d’alluvions arénacées et argileuses en couches horizontales. Les cimes principales du petit Atlas s’élèvent à 1,200 mètres sur la Méditerranée. Près de Bleida il paraît composé de roches primaires, schisteuses et calcaires. En traversant le petit Atlas depuis la Huche, l’auteur trouva du calcaire gris-noir à veines spathiques et alternant avec des marnes à petites bivalves, telles que, des peignes, des fragmens d’huîtres. Il compare ce dépôt au lias. Plus loin, les marnes deviennent plus dominantes. En-deçà de cette chaîne, les collines sont composées de marne argileuse bleuâtre tertiaire, et çà et là coquillère. Ce dépôt est couvert de sables et de grès jaunâtres à fossiles, tels que peignes, pectoncles, etc. La ville de Média est située sur une hauteur de la même formation. Comme près d’Alger, ce sont encore des dépôts sub-apennins.

L’auteur achève son mémoire accompagné de coupes, en discutant l’âge des soulèvemens arrivés dans le petit Atlas. Le dépôt secondaire aura été redressé entre l’époque oolitique et la fin de la période crayeuse, et le sol tertiaire aura été soulevé plus tard, mais il n’y a pas en de dérangemens depuis l’époque ante-diluvienne.

N’ayant pas pu avoir connaissance de tout le mémoire de M. de Beaumont sur les révolutions de la surface du globe, M, Rozet suppose que le résultat de cette excursion est contraire aux idées du dernier géologue. Celui-ci présente verbalement sa réclamation à la Société. Il n’a jamais dit que les montagnes de l’Afrique septentrionnale se soient formées d’un seul jet et M. Rozet n’a fait que confirmer ses présomptions concernant les soulèvemens variés, qui ont dû avoir lieu en Afrique, comme partout ailleurs. Il avait indiqué la probabilité que quelques-uns d’entre eux étaient postérieurs au dépôt des terrains tertiaires, tandis que d’autres devaient être antérieurs à ce dépôt. Le parallélisme de certaines chaînes de la Barbarie avec celle des Pyrénées lui avaient fait soupçonner des dislocations de même date que celles qui ont redressé les couches de ces dernières montagnes.