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et que c’est alors que ce dépôt a reçu en grande partie l’élévation inégale et souvent très-grande qu’il présente au-dessus des mers de la période actuelle. Les derniers mouvemens des masses serpentineuses des Alpes et de la Ligurie entre lesquelles les ondulations du sol tertiaire de l’Astesan établissent une sorte de lien, auraient ainsi été postérieurs au dépôt de la mollasse coquillière de la Provence et de la Suisse, mais antérieurs cependant au dépôt de transport ancien des départemens de l’Isère et des Basses-Alpes auxquels correspondent probablement certains dépôts marins très-récens de la Sicile, et même de quelques parties des collines subapennines.

Je ne puis terminer cet article sans m’excuser, en quelque sorte de m’avancer avec tant de chances défavorables sur un terrain dont M. Pareto s’occupe depuis long-temps avec autant de succès, que de zèle ; mais cet habile géologue ayant fait, pour la combattre ensuite, une application locale de mes idées contre laquelle j’avais protesté d’avance dans la note que j’ai transcrite en commençant, je me-suis trouvé heureux de rencontrer dans les intéressantes observations qu’il vient de publier, la plupart des matériaux nécessaires pour cette explication. »

M. Constant Prévost lit des observations sur un mémoire de MM. Buckland et de La Bêche, sur la géologie de la baie de Weymouth, esquisse lue le 16 avril 1830 à la société géologique de Londres.

Ces savans ont trouvé entre les couches de Purbeck et de Portland un lit de terre noire à cailloux du calcaire portlandien, et à troncs silicifiés de conifères et de types de cycadoïdes. Ces végétaux gisent là, suivant ces messieurs, comme dans une tourbière, plusieurs sont encore droits, d’autres ont crû, et leurs troncs sont placés dans le calcaire supérieur.

M. Prévost proteste contre l’induction tirée de la position des troncs d’arbres d’après laquelle les racines de ces derniers sont encore dans leur sol végétal. Il admet volontiers qu’une terre découverte peut être plongée dans la mer, en sortir de nouveau, et y être replongée pour devenir enfin un continent ; mais il ne croit pas que cette explication soit appliquable au cas précédent. D’abord cette prétendue terre végétale peut avoir été entraînée par les eaux. Parmi les troncs d’arbres observés, un seul est bifurqué à son extrémité inférieure, où il a été usé de manière qu’il est privé de véritables racines. D’un autre côté, si les troncs d’arbres droits