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droit la ligne générale du partage des eaux et constituent parfois dans les diverses sinuosités que fait cette ligne, une partie de cette même chaîne centrale.

Cette direction S. S. O. N. au N. E. diffère à peine d’une manière appréciable de la direction S. 26° O. au N. 26° E. que j’ai indiquée comme étant celle de l’alignement général des masses serpentineuses qu’on observe dans les montagnes dont les eaux coulent vers les hautes vallées du Pô, de la Doire de Suze, et de la Doire Baltée par exemple, autour du mont Viso, au mont Genèvre, aux environs de Suze, de Cogne, du mont Cervin (Annales des Sciences naturelles, T. 18, p. 400.)

La comparaison de la carte de M. Pareto, avec la petite esquisse que j’ai jointe au mémoire que je viens de citer rendra l’analogie encore plus frappante. Il me semble difficile de se refuser à voir, dans la sortie de toutes ces masses si semblables et si semblablement disposées un seul et même phénomène.

Relativement à l’époque de la dernière convulsion des montagnes de la Ligurie, M. Pareto ajoute, au fait déjà connu et cité plus haut, de la verticalité des couches tertiaires de Caniparola, celui de l’inclinaison des couches tertiaires de Portofino, et de la vallée de la Serivia.

Il annonce en même temps, il est vrai, que des fragmens de serpentine se trouvent dans les couches mêmes les plus anciennes des dépôts tertiaires, et il en conclut que la serpentine était formée et se montrait à la surface de la terre avant que les terrains tertiaires fussent déposés ; toutefois il n’affirme pas que depuis cette époque les serpentines de la Ligurie n’aient produit dans le sol de cette contrée aucune nouvelle convulsion. Pourquoi en effet n’en aurait-il pas été des roches serpentineuses comme des roches granitiques, trapéennes et volcaniques qui, souvent dans un même lieu, ont souvent éprouvé des convulsions et fait éruption à la surface à diverses époques successives très-éloignées les unes des autres. Les galets serpentineux trouvés dans les couches tertiaires ne détruisent donc pas les raisons directes qu’on pourrait avoir pour croire que la principale et la dernière convulsion des masses serpentineuses de la Ligurie est postérieure aux dépôts des lignites de Caniparola et de Cadibona, et à celui des couches tertiaires de Portofino et de la vallée de la Scrivia. Or ces raisons ne se réduisent pas aux dislocations que présentent ces couches et qui seraient déjà un fait assez embarrassant dans l’hypothèse de l’antériorité absolue des serpentines. Je suis d’abord conduit à supposer une date plus récente aux dernières convulsions