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l’époque où les montagnes de Massa-Carrara se sont élevées, peuvent aussi correspondre avec l’apparition des serpentines et es euphotides. » En lisant ce passage, et en écrivant celui que j’ai rappelé en premier lieu, je pensais que les roches serpentineuses de la Ligurie ayant cela de commun avec celles des Alpes occidentales que leurs dernières convulsions ont disloqué les couches tertiaires, elles devaient leur être exactement contemporaines ; comme leur voisinage seul aurait pu porter à le croire ; conformément à l’esprit dans lequel l’ensemble de mon mémoire est rédigé, j’imaginais, d’après cela, que s’éloignant sous le rapport des phénomènes de direction, comme sous celui de leur date, de ce que j’appelais l’état normal des choses dans les Apennins, les masses serpentineuses de la Ligurie s’aligneraient à peu près du N. N. E. au S. S. O ; comme j’ai indiqué que cela arrive pour les masses serpentineuses.des Alpes occidentales (Annales des Sciences naturelles, T. 18, p. 400.)

Ce dernier point de vue vient de m’être confirmé d’une manière aussi heureuse qu’inattendue par l’extrait d’une lettre de M. Laurent Pareto, de Gênes, à M. Boué, qui est inséré dans le 4e cahier du Journal de Géologie, p. 378, avec une carte et une coupe géologique.

Il résulte en effet des observations de M. Pareto, qu’en général, surtout d’Alassio à la rivière du Ponent jusque plus à l’E. de Gênes, on trouve que cette direction de la stratification va du S. S. O. au N. N. E., et qu’elle est en conséquence presque perpendiculaire à la direction de la chaîne des Apennins et à celle d’une partie des collines subapennines. Il paraît probable, ajoute cet habile géologue, que les dépôts fracturés l’ont été dans le sens du S. S. O. au N. N. E. et que ce n’est qu’une réunion ou une suite de soulèvemens partiels qui a concouru à former la chaîne de l’Apennin qui se trouve dans le pays de Gênes. L’inclinaison de couches secondaires est souvent très-considérable, et le terrain à fucoïdes surtout présente les contournemens les plus bizarres. Au nombre des dépôts inclinés se trouvent quelques lambeaux d’un nagelfue ou poudingue tertiaire. M Pareto ajoute encore que. la plus grande partie des terrains tertiaires est en couches horizontales, ce qui confirme que cette horizontalité n’est pas sans exceptions.

La serpentine qui est la roche massive à l’apparition de laquelle on peut principalement attribuer la dislocation des couches, est disposée en énormes masses (surtout à l’O. de Gênes) qui, s’étendant dans le sens du S. S. O. au N. N. E., coupent presque à angle