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tertiaires le groupe qu’il nomme, avec les géologistes anglais, terrain dilluvien, lequel a de commun avec les terrains tertiaires d’avoir été formé à une époque où l’état de notre globe était différent de ce qu’il est aujourd’hui.

Le nom de terrains de transport, déjà vicieux lorsque la cinquième division comprenait le terrain diluvien, le serait beaucoup plus encore lorsque ce groupe en est retiré ; l’auteur propose de le remplacer par le nom de terrains modernes destiné à rappeler que ces terrains se forment depuis que le globe est dans son état actuel, de même que les historiens donnent le nom d’histoire moderne à celle qui commence avec l’établissement des états politiques actuels.

Enfin, le nom de terrains volcaniques donné à la dernière division est défectueux, parce que, outre le terrain volcanique proprement dit, on y range les basaltes et les trachytes, dont le mode de formation, quel qu’il puisse être, n’est pas absolument le même que celui des produits de nos volcans ; l’auteur a cru devoir le remplacer par le nom de terrains pyroïdes, destiné à rappeler que ces terrains ressemblent aux matières minérales qui ont subi l’action du feu.

L’auteur, ne pouvant conserver l’ordre sérial qui vient d’être indiqué, puisque les terrains plutoniens s’y trouvent séparés, et ne voulant pas, pour les motifs qu’il indique, suivre la marche adoptée, par plusieurs géologistes de placer les derniers de ces terrains hors de la série, a cru parer à ce double inconvénient, en plaçant d’abord en tête de la série les terrains neptuniens disposés de haut en bas, suivant la manière introduite par les géologistes anglais, et en les faisant suivre par les terrains plutoniens rangés dans un ordre inverse, c’est-à-dire en commençant par ceux qui paraissent les plus anciens, et en finissant par les produits de nos volcans actuels. L’auteur fait observer que cette disposition n’est pas aussi contraire à l’ordre de structure du globe que l’on pourrait supposer ; car, l’opinion étant assez généralement admise maintenant que les produits de nos volcans proviennent de dessous l’écorce solide de notre globe, on peut dire que, si l’ordre indiqué ci-dessus n’exprime pas la position des parcelles qui sont parvenues à nos yeux, il exprime au moins celle des grandes masses dont on suppose que ces parcelles ont été détachées.

Cependant, quels que soient, sous le rapport rationnel, les avantages de la division en terrains neptuniens et plutoniens, l’auteur ne se dissimule pas qu’elle a l’inconvénient d’obliger, lorsque l’on veut désigner une grande partie de l’écorce du globe, de se servir