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lui paraît une conséquence de la circonstance que le mode de formation a plus influé sur les caractères des terrains que l’époque de formation ; il croit donc que les considérations tirées du mode de formation doivent primer sur celles tirées de l’époque : il adopte, en conséquence, pour première division celle en terrains formés de la manière que les chimistes appellent par la voie sèche et en terrains formés de la manière que les chimistes appellent par la voie humide, et il désigne ces deux classes par les noms de terrains plutoniens et de terrains neptuniens.

L’expérience ayant, en quelque manière, prouvé que toute classification des terrains devait présenter une combinaison des considérations tirées du mode et de l’époque de formation, l’auteur a cru devoir prendre les secondes de ces considérations pour déterminer les ordres ou subdivisions de chaque classe : il a, en conséquence, adopté pour base de ses ordres les six divisions qui figurent ordinairement dans les méthodes qui ont été le plus en usage dans le commencement de ce siècle ; mais la délimitation de quelques unes de ces coupes et leurs dénominations ne pouvant s’associer avec ses principes, il a cru devoir proposer quelques changemens à cet égard.

D’abord les deux premières de ces divisions, celle des terrains primitifs et celle des terrains de transition, renfermant chacune des roches plutoniennes et des roches neptuniennes, il réunit toutes les premières dans un même ordre qu’il nomme terrains agalysiens, et toutes les secondes dans un autre ordre qu’il nomme terrains hemilysiens, dénominations tirées de l’ouvrage de M. Brongniart, et destinées à rappeler que les roches du premier de ces groupes sont plus généralement cristallines que celles du second.

Les noms de terrains secondaires et de terrains tertiaires donnés à la troisième et à la quatrième division paraissent à l’auteur très-vicieux, puisqu’ils indiquent des positions, dans la série, différentes de celles que ces divisions y ont réellement ; il propose, en conséquence, les noms de terrains ammonéens et de terrains tériaires. La première de ces dénominations est destinée à rappeler que ces terrains sont ceux qui renferment le plus abondamment les animaux, actuellement perdus, que l’on appelle ammonites. La seconde, qui a été choisie aussi rapprochée que possible du mot tertiaire, doit être considérée comme rappelant que c’est dans ces terrains que l’on trouve le plus de ces débris de grands animaux (Therium), dont l’étude a fait faire de si grands progrès à la géologie, caractère qui s’applique d’autant mieux à ces terrains, que l’auteur a cru, pour former cette division, devoir réunir aux terrains