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Le but de ce tableau, ou résumé mnémonique de l’histoire et de la théorie des terrains primordiaux est d’exprimer que le granite forme la base des terrains primitifs, que les quatre roches qui l’environnent, et qui n’en sont que les modifications les plus immédiates se trouvent avec lui subordonnées dans les masses, et qu’il n’y a pas de raison pour placer l’une d’elles, la première, ou la seconde, mais qu’elles peuvent être toutes les quatre contemporaines, et de la même formation, en un mot, qu’elles sont parallèles dans la nature.

De plus, ce tableau doit montrer que les roches qui viennent après (jusques aux lignes ponctuées) bien qu’elles se rencontrent aussi subordonnées dans le granite, s’en écartent cependant davantage, et doivent, par conséquent, se trouver plus fréquemment dans la partie supérieure de ce terrain, en même temps que leur disposition rectangulaire annonce qu’aucune d’elles n’a de priorité, ni de position déterminée dans l’échelle linéaire des formations, et que l’on peut les y trouver aussi plusieurs fois en parallélisme.

Cette disposition, doit encore exprimer la nature ou la composition de chaque roche, et en quelque sorte sa description abrégée. Dans la première série, c’est le mica qui, par son abondance ou sa disposition, caractérise ces trois roches, et on se rappelle ainsi les passages insensibles du granite aux phyllades. Dans la seconde série des roches, le Talc joue le rôle de mica, et cela suffit pour en rappeler les caractères. La troisième série présente les roches où domine l’amphibole, en se souvenant que la syénite est quelquefois dépourvue de quarz, on conclut facilement que la disposition de l’amphibole caractérise, à elle seule, les trois roches ; que ce minéral est en lames disséminées dans le syénite, en lamelles à peu près continues dans le diorite, et en parties encore plus abondantes, ou même enveloppantes dans l’amphibolite. On doit se douter encore que, comme dans la première série qui lui est opposée, il existe, entre le granite et l’amphibolite les passages les plus insensibles. Enfin, dans la quatrième série, on retrouve les roches granitiques privées de l’un de leurs élémens. Il n’y a qu’à se rappeler que c’est le mica qui manque dans la pegmatite, que c’est quelquefois le quarz ou le mica, dans l’eurite, et que c’est le feldspath dans l’Hyalomicte.

Ces groupes. de roches ainsi formés paraîtront d’abord peut-être bien artificiels, mais c’est dans les voyages qu’on reconnaîtra combien ils sont la représentation de la nature, on verra alors que, lorsque le terrain primitif contient de l’amphibole, c’est