Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quantité d’espèces et d’individus, qui pouvait donner les résultats a cherchés et inspirer une grande confiance. Il aurait peut-être fallu. comprendre dans un même travail, non-seulement les espèces fossiles des terrains tertiaires, mais encore celles des terrains secondaires. La zoologie de ces derniers terrains n’est pas encore assez avancée dans son ensemble, pour qu’on espère déjà en obtenir des résultats satisfaisans. Il faut donc remettre à une autre époque ce qui est relatif à cette sorte de terrains, et donner pour les terrains tertiaires, qui sont mieux connus, un exemple de ce que la zoologie peut prêter d’appui à la géologie.

Pour procéder d’une manière rationnelle, il a fallu comparer les espèces qui vivent actuellement avec celles qui, déposées dans les couches les plus superficielles, paraissent avoir avec elles le plus d’analogie ; il a fallu ensuite continuer cette comparaison avec les espèces déposées dans des couches successivement plus profondes, jusqu’à ce que toute la série fût entièrement épuisée. De cette comparaison générale résulte un fait très important, c’est qu’il existe une suite considérable de terrains dans lesquels on trouve des espèces qui vivent encore aujourd’hui, et une autre série, plus étendue que la première, dans laquelle il n’existe plus d’espèces qui aient leurs analogues vivans. Il y a donc bien évidemment deux ordres de phénomènes dans les terrains à fossiles. Les uns ont une zoologie dont toutes les espèces paraissent actuellement anéanties : ce sont les terrains secondaires ; les autres offrent avec des espèces perdues des espèces qui vivent encore aujourd’hui : ce sont les terrains tertiaires. La limite de ces deux périodes est aussi bien tracée, parla zoologie que par la géologie.

Les terrains tertiaires, que le plus grand nombre des géologues ont regardes comme d’une seule époque, si ce n’est dans ces derniers temps qu’une période quaternaire a été proposée par un de nos secrétaires, sont partagés par M. Deshayes en trois grandes époques zoologiques parfaitement distinctes par l’ensemble des espèces qui sont dans chacune d’elles, et par les proportions constantes entre le nombre des espèces analogues vivantes et celles qui sont perdues. Les trois groupes zoologiques que propose M. Deshayes sont composés de la manière suivante : la première époque comprend le bassin de Paris, celui de la Belgique, celui de Londres, celui de Valognes et une partie de la Belgique ; elle est représentée par 1400 espèces de mollusques environ, sur lesquels il y a 3 pour cent d’analogues vivans.

La seconde époque renferme les faluns de la Touraine, le bassin de Bordeaux et de Dax, la Superga près de Turin, une partie des