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accidens singuliers ; d’abord une portion est consentie en gypse, tandis que le reste est traversé de petites fentes remplies de gypse ; de plus, les parties calcaires ont cet aspect fendillé si commun dans le calcaire des Alpes, et renferment des mouches de galène, du cuivre oxidulé et des enduis de cuivre carbonaté. On dirait que cette roche a été traversée par des émanations sulfureuses et métalliques, qui ont produit plus haut une infinité de réseaux et de nids gypseux dans les marnes du Keuper. Le test des bivalves existant dans les parties gypseuses est aussi de la même nature, et il est facile de recueillir des échantillons ou ces fossiles se trouvent d’un côté dans le calcaire, et de l’autre dans le gypse.

M. Nérée Boubée présente à la Société la Coupe géologique et topographique du bassin de Toulouse et la coupe du puits artésien commencé dans cette ville. À ce que nous avons extrait de sa lettre du 10 janvier (V. pag. 76), il ajoute que tout ce terrain, connu jusqu’à 360 mètres d’épaisseur, parait être d’une seule et même formation, entièrement alluviale, et qui ne saurait être classée dans aucun des terrains décrits jusqu’à ce jour. M. Boubée propose de la désigner par le nom de post-diluvvium toulousain, voulant indiquer à la fois par ce nom sa nature oryctognostique, son âge relatif etsa position géognostique.

Le bassin de la Haute-Garonne avait toujours été considéré comme appartenant à la molasse tertiaire. M. Boubée cherche à prouver d’abord que le terrain de Toulouse est évidemment de formation d’eau douce, et en second lieu qu’il ne peut appartenir à aucun des terrains tertiaires.

Absence de fossiles marins bien constatée, présence de coquilles terrestres (hélices) dans quelques couches de calcaire sabloneux marneux, poissons d’eau douce dans quelques marnes argileuses, débris de mammifères herbivores et carnassiers, très-abondans dans des couches de sable argilo-calcaire, structure celluleuse bien caractérisée et parfaitement analogue à celle des calcaires d’eau douce du terrain tertiaire, dans les marnes dures et dans les calcaires argilo-sabloneux qui caractérisent ce terrain, telles sont les preuves de l’origine lacustre du post-diluvium toulousain.

Absence de calcaire compacte proprement dit, de gypse, de