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M. Boué fait observer que ce tronçon de colonne n’est pas dans sa situation originaire, et qu’il n’occupe cette place que depuis le déblaiement du temple ; ainsi, en supposant qu’il gisait autrefois au niveau des perforations des colonnes qui sont encore debout, le fait n’aurait rien d’extraordinaire.

M. de Blainville appuie sur la nécessité de ne pas confondre les trous faits par des lithodomes avec ceux des pholades, animaux assez rares dans la Méditerrannée, chaque genre d’animaux lithophages ayant une forme particulière de loge. Il ajoute qu’on lui a montré comme des perforations de coquillages lithodomes dans le calcaire qui constitue les Basses-Alpes, le long de la corniche, et aux environs de Nice des trous qui lui paraissent dus à la décomposition de la roche.

Sur la proposition de M. de Blainville, la continuation de la discussion est remise à la prochaine séance, et M. Prévost est chargé de faire des recherches à cet égard.

M. Boué lit un mémoire intitulé Description de divers gisemens intéressans de fossiles dans les Alpes autrichiennes.

Le dépôt coquillier à Gosau avait, depuis les observations de MM. Keferstein et Lill, piqué d’autant plus vivement ma curiosité que ses fossiles semblaient promettre un point de départ pour le classement du système du calcaire alpin. De plus, MM. Partsch et Keferstein, ainsi que moi, nous avions observé des roches semblables dans plusieurs autres points des Alpes d’Autriche et du Salzbourg. Je résolus donc, en 1829, de visiter soigneusement toutes les localités connues de ce dépôt, et de voir s’il était lié au système salifère des Alpes, et s’il appartenait au sol tertiaire ou secondaire. Ce projet a été complètement exécuté, à l’exception du point de Lunz, que je n’ai pas revu. Par un hasard heureux, MM. Murchisson et Sedgwick ont traversé, vers la fin du même été ; le Salzbourg, et, avertis par M. Lill, ils ont porté leur attention sur la vallée de Gosau, ce qui a donné lieu non seulement à une controverse entre ces messieurs et moi, mais encore à un second voyage de M. Murchison, en 1830.

Ayant discuté dernièrement la valeur zoologique des roches en question, je ne m’occuperai dans les notes suivantes que de leur position, de la description de leur nature, de leurs accidens et de leur étendue géographique.