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1831 par la société des sciences de Harlem) ; M. Razoumowski, sur ceux de la Russie septentrionale ; MM. Steffens et Brongniart, sur ceux de la Suède ; MM. le prince de Sapieha, Jackson et Pusch, sur ceux de la Pologne ; M. Hausmann, sur ceux du nord de l’Allemagne et MM. de Buch, Escher et Saussure, sur ceux de la Suisses. M. Billaudel vient de donner des détails sur les cailloux roulés de la Gironde. Ce phénomène des blocs erratiques, est, d’après le cas de la Suisse, une conséquence des soulèvemens qui ont eu lieu dans l’époque alluviale. Leur transport n’en reste pas moins pour ainsi dire miraculeux pour nous, qui ne nous pouvons guère faire une idée de la violence avec laquelle les eaux ont été poussées par les soulèvemens et le fendillement des montagnes. Il paraît impossible d’admettre l’idée de M. d’Omalius d’Halloy, de croire que les blocs du nord de l’Europe sont pour ainsi dire les morceaux les plus gros des sables qui ont été tamisés par des mouvemeus ondulatoires. Les traînées formées par les blocs dans le nord de l’Europe comme dans les Alpes indiquent assez leur charriage.

Dans les Apennins, les Pyrénées, les Carpathes et les montagnes de la Bohéme, le phénomène des blocs est inconnu. Serait-il présent dans l’Oural ?

Ensuite, je demanderai si l’on peut lier à cet accident ces grosses masses éparses qui couvrent les pentes de tant de montagnes granitiques ou primaires. Beaucoup de géologues ne veulent y voir que des débris, des effets de décomposition ; déjà le célèbre géologues M. de Buch s’est élevé avec force contre ce système commode et souvent insoutenable pour lui et pour nous. Ce ne sont que des masses projetées ou détachées lors des éruptions ignées ou du soulèvement des montagnes. De semblables blocs sont connus au Harz, dans le Tatra, dans les Grampians, les Pyrénées et d’autres chaînes. Plus tard ces masses ont pu se décomposer et elles ont donné aussi naissance çà et là à ces pierres druidiques et ces blocs mobiles dont on a tant et si souvent parlé.

Lorsqu’on examine des alternats arénacés, l’on y observe un certain ordre, un certain retour des mêmes bancs, c’est ce qui a donné l’idée à M. Jobert que ces divers lits pourraient indiquer les dépôts des saisons de l’année qui, sous un climat tropical, se réduisent à deux. Gardons soigneusement cette explication, elle pourra un jour trouver son application.

M. Necker a étudié la direction des chaînes de montagnes sous un point de vue nouveau. L’on sait que généralement le cours des grandes chaînes dessine les contours des continens, ce qui est bien naturel, puisqu’ils en forment la charpente pierreuse, et que