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de la solfatare, et cinquante ans après rehaussé par l’apparition du Monte-Nuovo. M. Lyell a aussi adopté cette explication toute naturelle.

La formation des vallées a occupé dernièrement MM. Conybeare, Scrope, Daubeny, Lyell et Murchison. Elle est en général attribuée soit à un creusement des eaux, soit à des fendillemens, des soulèvemens, ou des écroulemens ; mais nous pensons qu’il y a des vallées qui, sans être dues à aucune de ces causes, peuvent être en tout ou en partie contemporaines des dépôts qui les environnent. En effet, lorsqu’on observe les dépôts formés, soit par les lacs, soit par la mer actuelle, on voit qu’ils ne sont pas répartis également partout ; au contraire, ils sont souvent plus accumulés dans un point que dans un autre ; et ainsi, il reste tout naturellement des cavités aux endroits qui n’ont pas été remplis, ou qui n’ont pas reçu autant de matières que d’autres points. D’autres vallées peuvent aussi devoir leur origine simplement à des ondulations considérables des couches, comme cela s’observe encore en petit sur les sables des bords de la mer. Ces deux espèces de vallées ont pu ensuite être soumises aux circonstances violentes et accidentelles qui ont produit à elles seules et ailleurs des vallées d’un caractère en général particulier. Telles sont les vallées creusées par les eaux à coupe triangulaire et certaines vallées circulaires formées par soulèvement. Ces vallées ressembleraient à des fentes bordées de murailles énormes, et dues à des fendillemens, etc.

En général, les géologues paraissent trop enclins à attribuer aux dépôts neptuniens, sur une certaine étendue, une trop grande conformité, soit dans leur nature, et leurs fossiles, soit dans leur puissance ; tandis que, dans le fait, tous ces dépôts paraissent plutôt locaux ou leur tout un enchevêtrement d’une multitude de dépôts partiels, et de passages d’un de ces dépôts à l’autre. Nous nous contenterons de citer pour exemple extrême le bassin de Steinheim dans le Jura bavarois. Cette cavité presque circulaire n’offre que dans son milieu un dépôt d’eau douce, quoique le lac qui l’a formé couvre évidemment tout le bassin. Dans le bassin voisin d’Im-Riess, le même fait se présente plus en grand, et il est clair dans les deux lieux que jamais les roches d’eau douce n’ont couvert tout le fond de ces lacs. Supposer des destructions si considérables, c’est aller contre toutes les probabilités, les détails comparatifs sur le grès vert, le calcaire jurassique, ou alpin, et en général sur toutes les roches secondaires de divers pays. Nous fournirons des exemples des autres parties de notre proposition. Chacun les saisit trop aisément pour exiger ici leur développement.