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elle fait partie des nombreux amas de gvpse que l’on rencontre en Catalogne, et qui, depuis le golfe de Roses jusqu’à Cardonne, sont placés dans la même direction. Cette ligne gypseuse qui passe par Figuères, Olot, Bipoll et Berga, fait avec la ligne est et ouest un angle de 25 à 30°, mais du côté opposé à l’axe des Pyrénées, de sorte que ces deux-directions se couperaient sous un angle de 50 à 55°. Il est alors fort probable que les gypses appartiennent à un système de dislocation particulier et plus moderne que l’époque du soulèvement des Pyrénées. Ce soulèvement aurait peut-être donné naissance aux gypses et au sel gemme de la Catalogne ; si on compare la direction de cette ligne gypseuse avec les différens systèmes indiqués par M. Élie de Beaumont, on voit qu’elle se rapporte assez bien avec le soulèvement qui a produit la chaîne centrale des Alpes, et qui a redressé les terrains tertiaires.

Le gypse et les ophites, si abondans sur le versant français des Pyrénées nous paraissent dus à la même cause que les gypses et le sel de la Catalogne : à la vérité, la direction de ces roches amphiboliques se rapproche davantage de celle des Pyrénées que la ligne gypseuse de la Catalogne ; mais cette direction est loin d’être certaine, car beaucoup de dépôts d’ophite, comme ceux des Landes, ne peuvent être facilement rattachés aux ophites des environs de Bagnères de Bigorre. Peut-être les différentes masses que nous observons au pied de la chaîne doivent-elles la place qu’elles occupent à des causes locales, et leur ensemble ne présente pas la véritable direction de ce système. Ce qui paraît certain, c’est que les gypses et les ophites sont plus modernes que le terrain de craie dont les couches se relèvent en tous sens à leur approche.

M. Boué achève la lecture de son Compte rendu des progrès de la géologie :

« La race humaine a-t-elle précédé la formation des terrains d’alluvion, ou est-elle même contemporaine de l’époque tertiaire et secondaire ?

Telle est la question sur laquelle les géologues diffèrent beaucoup, et qui a été traitée l’an passé par plusieurs savans.

Nous ne pouvons rien absolument dire sur l’existence de l’homme lors de l’époque antérieure au sol alluvial, à moins cependant, qu’il fût permis de supposer, avec M. Ad. Brongniart et d’autres, que l’atmosphère de ces temps reculés était différente de l’air actuel, et que la quantité d’acide carbonique, en particulier, pouvait être une raison pour la non existence des hommes ; mais c’est