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la couche inférieure, dans sa partie visible (le sol étant encore. formé par cette couche), peut avoir de 10 à 12 pieds de puissance ; les deux qui la recouvrent ont entre elles 5 pieds ; la quatrième a 8 pieds ; la cinquième 6 pieds. Ces quatre couches sont les seules exploitées.

Les trois couches supérieures ne forment qu’une pointe engagée de tous côtés dans le grès ; leur puissance commune est de 15 à 20 pieds.

Les couches de sel sont séparées les unes des autres par des marnes rougeâtres, qui ont de l’analogie avec les marnes irisées. Ces marnes sont du reste exactement les mêmes que celles qui accompagnent les dépôts gypseux, si abondans sur l’autre versant des. Pyrénées.

Les couches exploitées étant horizontales, l’exploitation a lieu par gradins droits ; leur hauteur est la même que celle des couches. Les marnes qui existent facilitent beaucoup cette exploitation. Néanmoins la masse de sel est tellement tenace qu’on est obligé d’avoir recours à l’emploi de la poudre. La largeur des travaux actuels est à peu près de 250 pieds ; ils se prolongent jusqu’au ruisseau qui assèche le vallon et qui divise la masse exploitée en deux parties. Dans celle située du côté du fort, les couches supérieures n’existent pas. La plus basse est la seule qui soit continue. Il y a cependant des endroits où l’on aperçoit des traces de couches supérieures ; elles sont alors moins pures et très-mélangées de marnes.

Les couches de grès qui recouvrent la masse de sel se départagent à son approche, de manière que les unes plongent vers l’est et les autres vers l’ouest, sous un angle de 18 à 20°. Les couches qui forment la colline sur laquelle est bâtie le fort, colline qui occupe le nord de la vallée, plongent au contraire vers le nord, et paraissent se relever sur l’amas de sel ; il existe aussi du sel dans cette colline, de sorte qu’on peut dire que la masse est continue et que, sans l’ouverture de cette petite vallée, elle n’aurait pas été mise à nu.

La seconde masse de sel occupe le fond de la vallée ; elles se présente avec des caractères différens de ceux de la première, de sorte que, si on ne voyait pas les deux masses se communiquer par le bas de la vallée, on pourrait croire qu’elles sont indépendantes l’une de l’autre ; cette seconde masse n’est point stratifiée : on y observe bien, à la vérité, des zones de couleurs différentes(rougeâtres en verdâtres) contournés très-fortement, soit en petit, soit en grand, ces lignes colorées peuvent donner au sel une apparence de