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et l’Élection de Pascal Paoli

6° Pour la répression des crimes on annonçait la promulgation d’une loi rigoureuse, telle que l’exigeaient les circonstances et le désir unanime des populations.

7° Les généraux gardaient le droit de convoquer les Assemblées.[1]

Ce n’était pas compliqué, mais cela suffisait à un esprit vigoureux pour assurer l’ordre et résister à l’ennemi.

En Septembre 1752, quinze mois après la consulte, l’accord entre Corses et Génois était devenu impossible. Gaffori nommait aux charges créées par la constitution d’Orezza, et attendait les événements. Au mois de Décembre, M. de Cursay était désavoué par sa Cour et les troupes rappelées au printemps suivant. L’organisation créée par Gaffori entrait aussitôt en fonction. Les tribunaux se dressaient, les magistrats rendaient la justice ; la junte de guerre ordonnait des marches aussitôt exécutées par les commandants des pièves ; les députés aux Finances recueillaient les impôts. « Principato nascente !  » s’écriait le Commissaire Grimaldi. « Ce n’est encore qu’une ébauche, ajoutait-il, mais les lignes se distinguent nettement, et il sera facile de l’améliorer de jour en jour[2] ». Les améliorations devaient venir, en effet, et l’une des premières fut la création d’un tribunal d’Inquisiteurs chargé de surveiller les relations des Corses avec les villes, et par ce moyen de couper court aux intrigues toujours à craindre des autorités génoises.

La Corse était maîtresse chez elle. Le péril était grand pour la République. Pour le conjurer, Grimal-

  1. Voir le document : Consulte d’Orezza.
  2. quantunque la statua non sia che abozzata, già vi si distinguono i lineainenti. Non v’ha dubbioche di giorno in giorno il lavoro andrà perfezionandosi (23 aprile 1753).