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Opérations militaires en Corse

avant de côté sur les hauteurs d’où elle était en mesure de tomber sur le flanc des ennemis, s’ils avaient du succès, et de descendre sur leur front, au cas qu’ils fussent battus.

Cette disposition ralentit l’attaque des rebelles, et bientôt après ils descendirent des hauteurs sur lesquelles ils étaient établis, afin de regagner le Pontenovo. Chargés alors par M. Blanchard, qui avec ses quatre compagnies ne leur avait abandonné que pas à pas une partie de la sommité et en tenait encore l’extrémité droite, suivis par quelques autres troupes de volontaires qui s’approchèrent d’eux autant que le terrain put le permettre, essuyant enfin le feu des deux bataillons de la Marine qu’un ravin immense empêchait de les joindre, ils eurent beaucoup à souffrir.

Le premier mouvement, celui de MM. d’Escouloubre et de Vargemont, devint bientôt pour eux plus décisif et plus funeste. Cet officier général marcha à toutes jambes avec quatre compagnies de grenadiers et chasseurs de Champagne à travers les deux montagnes de Canavaggia, et de là sur une hauteur qui domine le pont, tandis que le comte de Vargemont descendait de son côté sur une autre sommité parallèle et plus à droite. Les rebelles qui n’avaient pas repassé la rivière furent écrasés par le feu de ces troupes qui plongeait entièrement sur eux, et bientôt chargés par les quatre compagnies de grenadiers et chasseurs de Champagne, la bayonnette au bout du fusil, sur le pont même, ils furent tous tués ou noyés. La nuit seule mit fin au combat et sauva 300 ou 400 rebelles qui n’auraient pu en plein jour échapper à nos dispositions.

On peut estimer leur perte dans cette attaque qui commença vis à vis les volontaires, à une heure après-midi, de 5 ou 600 hommes. Il y en eut plus de 250