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du 1er au 25 Mai 1769

se distinguèrent dans ce combat qui dura plus de trois heures, et fait honneur à M. d’Oigny, on doit particulièrement citer M. de Rodois, lieutenant au régiment de Rouergue, qui se maintint pendant tout ce temps avec 26 hommes sur un rocher attaqué avec acharnement par plus de 300 rebelles.

Tandis que cette attaque se passait à la bocca San-Giacomo, un corps d’environ 200 rebelles passaient le Golo à Pontenovo, et cherchait à gagner les sommités en avant de la redoute de Lento, sommités qui s’étendant et s’élevant ensuite insensiblement jusqu’au dessus et en avant des villages de Costa, Canavaggia, viennent à la montagne de Tenda, et par conséquent à la bocca de San-Giacomo, qui est au milieu d’elle. Cette direction pouvait leur faire supposer le projet et l’espoir de se réunir sur le dernier point pour attaquer de là notre communication et donner échec à nos flancs. Mais quel qu’ait été au reste leur dessein, l’événement leur en fut funeste. Les volontaires de l’armée, postés en avant de leur camp, au premier coup de fusil, soutinrent avec vigueur leur attaque. Quatre compagnies de ce corps commandées par M. Blanchard, capitaine au régiment de Languedoc, défendirent la sommité la plus avancée avec le plus grand courage.

Les efforts et le nombre des ennemis redoublant enfin, les troupes du camp prirent les armes. Deux bataillons du régiment de la Marine vinrent se placer à la droite et à l’appui des volontaires, M. le marquis d’Escouloubre porta six compagnies de grenadiers aux ordres de M. d’Altermalt, à la croix de Lento pour occuper la tête de cette montagne, à hauteur de Canavaggia, et lui, de sa personne, avec le reste des grenadiers et chasseurs, marcha au soutien de la légion de Soubise que M. le comte de Vargemont avait, dès le premier moment de l’action, portée en