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Bibliographie

tiré des renseignements très utiles des publications de notre Société, sur cette période.

Les pages que M. le Glay a consacrées à l’étude de la politique anglaise au sujet de la Corse sont les plus curieuses. Elles prouvent clairement que le gouvernement britannique songeait à mettre les mains sur cette île dès 1730. À cette date, il y nouait déjà des relations avec les rebelles. L’intervention française lui causa du dépit et même de la colère, quand il put craindre que la France ne s’installât à demeure dans l’île. Pour empêcher un tel événement, l’Angleterre excite la méfiance des Génois et leur offre sa garantie, éveille la jalousie de la cour de Vienne que l’action isolée du cardinal Fleury a mécontentée. « Il faut que la cour de Vienne demande notre concours, disait-elle ; car l’affaire de Corse regardée jusqu’à présent par l’Europe comme une question insignifiante peut, à l’heure actuelle, devenir la cause d’une guerre générale ». Cet aveu est la preuve certaine que l’alliance anglo-autrichienne a d’abord été préparée pour faire échec au bloc franco-espagnol dont on craignait avec raison l’établissement en Corse.

Or ces négociations qui avaient pour but de garantir la possession de la Corse à la République de Gênes n’étaient qu’une comédie. Gênes trahissait la France qui venait de faire une expédition en sa faveur contre les insulaires et l’Angleterre se jouait de la République qu’elle voulait déposséder de la Corse. Le gouvernement français informé de cette duplicité faillit se fâcher. Un troisième larron survint la Sardaigne. Dans la guerre qui se préparait, elle cherchait l’alliance la plus profitable et avouait « qu’elle ne se donnerait pas à bon marché ». La surenchère, dit M. le Glay, fut mise par les ennemis de la France et voilà pourquoi les Sardes se rattachèrent au groupe anglo-autrichien. L’ambition de la