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sait comment, à entasser dans le petit théâtre de Ferney, où il n’y avait place (c’est Dupan lui-même qui le disait quinze jours auparavant) que pour vingt-cinq spectateurs. John Stephenson SPtNK.

« [Morillon, près de Genève], le 8 juillet 1765. « I! y a peut-être demain comédie à Fernex, on y attend à la fin du mois M~ Clairon. Voltaire avoit détruit son théâtre, il vient de le faire raccommoder, mais il n’y a place que pour vingt-cinq spectateurs. » « Du 2 août.

« Nos représentans ont beau prendre parti contre la comédie, elle est toujours très fréquentée (1). Les comé.diens ont retiré un jour mille livres de France, ils sont bien contents. Je n’y a! pas encore été. I! n’y a qu’une bonne actrice, les acteurs sont mauvais, mais c’est la comédie et l’on y va.

« Du 3 août.

« Pendant que du Commun est avec Mlle Clairon, à Tournay, chez M. Cramer (2), je viens vous en parler par malice pour vous donner du regret de n’être pas venue cet été à Morillon, car, Madame, vous auriez eu cette occasion unique de la voir et de l’entendre. Elle joüera deux pièces (1) Le parti bourgeois des Représentants, admirateurs de Rousseau, adoptait son attitude à l’égard du théâtre Dupan appartenait au parti patricien des Négatifs, engoués de Voltaire et de la comédie. Le 13 novembre 1750, il écrivait au sujet de la Lettre sur les spectacles « Son dernier ouvrage, fait pour ses concitoyens contre M. d’Alembert et contre une comédie permanente à Genève, est rempli de radotages (2) Gabriel Cramer, l’éditeur de Voltaire, né en 1723, membre du Conseil des Deux-Cents en 750, mort en 1793.