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de Monnerie. I! était âgé de 36 ans lorsqu’il épousa à Metz, paroisse Saint-Victor, le 6 septembre 1788, Louise-Marie-Henriette Duclos, actrice, âgée de 18 ans ».

est infiniment probable que Belleval, pour une raison facile à deviner, s’est rajeuni. Les registres de la Comédie Italienne (Arch. Opéra, Op.Com., Reg. 5) contiennent en effet, à la date du 29 mars 1769, un ordre de début au nom de Montignac de Belleval i) est douteux qu’on ait laissé débuter à la Comédie Italienne, et sous son vrai nom, un fils de famille de dix-sept ans, qui ne pouvait guère avoir de passé théâtral. Mais le nom de Belleval se rencontre dans le monde comique avant 1769 à Munich et à Francfort entre 1764 et 1768 (Bettina Strauss, La Culture française à Franc~ort-sur-AfeM, Paris, 1914, in-8°, app. 90, p. 249), et à Ratisbonne en )768 (0. Teuber, Dos K. K. Hofburgtheater, Vienne, 1897, in-f°, Anhang, p. v, n. 10). Par malheur il est impossible que l’acteur d’Allemagne, le débutant de Paris et l’acteur de Metz ne fassent qu’un. Le Belval (Me mais la différence d’orthographe est peut-être négligeable) qui joue à Ratisbonne tient l’emploi des rois et pères nobles c’est certainement un homme fait, qui eût été un vieillard, ou presque, en 1788 l’acteur qui joue à Munich est « appelé en représentations à Francfort par le chef de troupe Barizon c’est probablement le même que le père noble de Ratisbonne, en tous cas c’est assurément, lui aussi, un homme assez âgé pour avoir acquis déjà quelque notoriété.

Mais le Belleval de Metz ne pourrait-il pas d’aventure être le fils du Belleval de Francfort ? Celui-ci était sans doute marié, car nous rencontrons une dame Belleval à Cassel en 1772 (J.-J. Olivier, Comédiens français dans les cours d’Allemangne, t. IV, p. 9). On s’expliquerait alors que « Belleval de Montignac de naissance noble, mais enfant de la balle tout de même, ait pu débuter fort jeune à Paris, et sans opposition des parents, sans risquer la lettre de cachet et Saint-Lazare. Le gentilhomme devenu comédien, ce ne serait pas Jean-Baptiste, l’acteur messin, mais Pierre-Bernard. Jean-Baptiste serait seulement un fils de comédien se souvenant qu’il était gentilhomme ? La situation serait piquante, et, pour qui voudrait étudier de près l’origine sociale des comédiens, la question mériterait d’être examinée d’un peu près. Après 1769 le nom de Belleval ou Belval se rencontre assez fréquemment En t77), un chanteur de ce nom à Nantes (Horiphesme ou Les Bergers, Bib. Opéra)