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ce détail sur le théâtre d’Amiens (Arch. Mun. FF )3))). Qu’a-t-il fait pendant ces dix-huit mois ? Risquons une hypothèse, Si ces enfants, qui jouent des comédies en pays Hamand, ne jouent plus que des pantomimes en pays français, ne serait-ce pas à cause de leur connaissance insuffisante de la langue ? N’est-il pas vraisemblable que Bernardy a voulu tirer parti le plus longtemps possible de tous les talents de ses bambins et qu’I! est entré en France par une région où les Chambres de Rhétorique maintenaient encore la tradition de représentations flamandes ? Cela supposerait un Itinéraire Dunkerque, Bergues, Hazebrouck, Bailleul, d’où l’on pouvait atteindre Amiens, par Lille, Douai et Arras.

Le Magistrat d’Amiens autorisait les représentations jusqu’à l’arrivée de la Montansier, titulaire du privilège or celle-ci débute vers le 15 décembre Bernardy aurait donc pu rester trois mois pleins en Picardie l’a-t-il fait ? J’en doute. Un spectacle de ce genre pouvait bien amuser quelques jours, mais non maintenir son succès pendant un trimestre. En fait nous ne le verrons jamais s’arrêter si longtemps il demeurera vingt jours au plus à Aix, dix-huit au Mans il séjournera bien deux mois et demi en Provence, mais en faisant la navette entre Marseille et Toulon.

Pour Amiens, je croirais volontiers qu’il avait demandé l’autorisation réglementaire longtemps à l’avance et qu’il a débuté bien après le 13 septembre que d’autre part il n’a pas utilisé jusqu’au bout le temps qui lui était accordé mais il faut avouer que cela ne simplifie pas les choses nous retrouvons la troupe d’enfants à Cambrai lors de la réouverture du théâtre, le 13 février 1776 (h, p. 76) qu’était-elle devenue depuis deux mois et demi, et probablement davantage ? H serait intéressant de savoir si Bernardy n’aurait pas circuié dans toute la région, repassant plusieurs fois dans les mêmes localités, entraînant ses petits bonshommes pour des voyages plus longs, et faisant durer un succès dû à leur gentillesse plus qu’à leurs talents.

De Cambrai on se met en route pour un vrai « tour de France ». et la troupe disparaît à nouveau (Cf. note additionnelle). Nous la retrouvons sur le théâtre d’Angers en mars 1778 (h, p. 61) le 22, elle est au Mans, où elle demeurera jusqu’au 9 avril (i, p. 55) voilà donc deux années entières sur lesquelles nous ne savons rien. Quelles suppositions pouvonsnous faire pour orienter les recherches ? Bernardy, après ce voyage d’essai, aurait-Il ramené ses éièves dans leur pays d’origine ? Il n’eût pas été habile de replacer même en pays wallon ces enfants qui commençaient à peine à jouer en français puis cette conjecture ne résou-