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rini non moins merveilleusement doué pour la peinture que pour la musique, il dut à cette universalité de talents de faire œuvre merveilleusement féconde grâce à lui les théories de Noverre s’épanouirent dans la floraison splendide que fut le ballet romantique de Taglioni, d’Essler, de Grisi, de Cerito.
A la vérité, cette association ne va pas sans quelques menues discordes, ni même sans des séparations qui paraissent définitives. M* Sazonova nous a montré, par exemple, comment les progrès de la danse étiminèrent le truc et la machine plus le corps s’affranchissait de la pesanteur, plus son bondissement pouvait suggérer le surnaturel, et moins il était nécessaire de le faire jaillir d’une trappe ou de le tirer dans le cintre « On n’a pas besoin d’attacher un oiseau avec une ficelle pour le faire voler ». Allons-nous assister à quelque rupture semblable entre la musique et la danse ? M. A. Tansman a signalé certains efforts en ce sens, et l’Invocation présentée par trois élèves de M" Lund Bergman a prouvé l’indiscutable valeur esthétique de la danse muette. Néanmoins, il semble fâcheux de séparer les deux éléments, l’un optique et matériel, l’autre acoustique et imaginatif le mérite profond de la danse n’est-il pas dans leur fusion ? Le grand mérite d’Isadora Duncan, saluée par M. Tansman, célébrée par M. Fernand Divoire, fut d’empêcher le divorce en rétablissant l’égalité. Elle affranchit le pas de la rigide mesure musicale, elle superposa la mélodie corporelle à la mélodie sonore, en une manière de contrepoint plastique », de « polyphonie chorégraphique » par là, elle ouvrait la voie qui menait aux ballets de Michel Fokine, et à la rayonnante pastorale de Maurice Ravel, Daphnis et Chloé.
Non moins frappante est la solidarité de la danse moderne et de son passé « Notre art vit de traditions déclare M. Staats mais il faut s’entendre sur le sens du mot ceux-là ne respectaient pas la tradition, nous dit en substance M. Quinaut, qui, pendant les vingt-cinq premières années de la 111~ République, vécurent paresseusement de poncifs et de formules servir la tradition, c’est l’abandonner parfois, mais pour la rejoindre après un fructueux détour l’Apollon de Strawinski, remarque M. Tansman, revient la conception chorégraphique d’un Petitpa ». Oui, mais, sur la route qui passe par Le Prince Igor et par Le Renard, que de trésors amassés!
L’heureuse variété, mais aussi la solidité logique de cet ensemble de conférences fit voir, aux yeux les moins avertis, combien les techniques modernes avaient de profondes racines dans les techniques passées.
