Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°3.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

_e~t_

dans les rôles de Figaro, d’Almaviva, de Chérubin, et dans cette extraordinaire scène du procès, indéfendable du point de vue de la logique dramatique, dont l’effet scénique est pourtant énorme, et qui prend sa vraie signification si on la regarde comme une parodie des séances où le Parlement de Paris avait condamné l’adversaire du comte de La Blache et du conseiller Goezman.

Ce spectacle, que son intérêt historique n’empêchait nullement d’être amusant et varié, a été présenté avec beaucoup de zète et d’intelligence par des interprètes dont les deux principaux, M. Lévy-Besombes et M~ Christiane Sandri, ont des dons naturels et une assurance que leur envieraient bien des professionnels. Pour !e des Esclaves, des décors et des costumes fort originaux, conçus et exécutés suivant l’esthétique du studio Art ef Action par M"~ Allevy (au théâtre Akakia), qui partage son activité entre l’élaboration d’une thèse de doctorat et d’ingénieuses recherches de présentation scénique touchant et gracieux symbole de cette union entre le Théâtre et l’Université, dont notre vice-président, M. Félix Caiffe, professeur à la Faculté, s’est fait le champion résolu. C’est à lui que revient la première idée de ce spectacle sans brider en rien l’initiative de ses étudiants, il leur a donné les conseils et les directions nécessaires et il a fait précéder le spectacle d’une brève et substantielle présentation.

La dernière des deux représentations était plus sûre et plus rapide que la première. Si, comme le Miracle de Théophile et le ./eu de Robin e< de Marion, les trois pièces du XV!!I~ siècle, données un peu tard dans la saison, avaient pu être rejouées plusieurs fois devant des auditoires différents, la réalisation artistique, à tatquette du reste la presse a bien voulu prodiguer de très vifs éloges, serait parvenue à un degré plus voisin de la perfection. Maintenant l’élan est donné le mouvement doit s’amplifier et les résultats ne céderont bientôt en rien à ceux dont, dans ce domaine, se glorifient tant d’Universités étrangères. BIBLIOTHÈQUE DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS. Signalons parmi les acquisitions récentes les quatre premières années du Monde dramatique, "Revue des spectacles anciens et modernes de 1835 à 1839. I! manque, malheureusement, les années 1840 et 1841, et les planches hors texte qui ornaient cette publication. Mais les collections complètes du Monde dramatique sont fort rares, et il faut remercier M. le Conservateur Baulieu d’avoir sauvé cet important fragment sur l’intérêt historique duquel nous espérons bien pouvoir revenir un jour.