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des travaux d’histoire du théâtre soviétiques est le système marxiste. Le premier essai d’application a été fait par M. V. Vsévolodski (Guerngross), dans son Histoire du théâtre russe (éd. Théa-CIné-Presse, 1929). A l’affût d’une formule générale, l’auteur dénnit le phénomène théâtral comme l’action par excellence. L’action théâtrale se distinguerait de l’action ordinaire en tant que « complexe organisé d’actes humains, réalisés sous forme de sons et de mouvements ». Aussi trouvons-nous dans son livre, sous une étiquette théâtrale, le cérémonial des cours, les rites maçonniques et même certaines pratiques de sectes religieuses.

Le vrai but de cette vague formule d’action est de ramener le théâtre au niveau des « processus de travail en le décapant de l’élément artistique spécifique, et d’arriver, par cette équation, aux « bases économiques de l’art. Ces bases économiques, M. VsévolQdski les réduit à l’état de la culture matérieUe, autrement dit de la technique industrielle, dont dépendent l’architecture du théâtre, l’aménagement de la scène, etc. Par ailleurs, l’organisation de la troupe en tant que collectivité ouvrière, correspondrait aux formes générales de l’organisation du travail à l’époque analysée. En art comme en labeur, la société passe du syncrétisme primitif à la division du travail, (l’ancien homme de théâtre qui savait tout faire, est remplacé par des spécialistes acteurs, entrepreneurs, machinistes, etc.), et le processus artistique correspond à la transformation de la matière première (corps de l’acteur, musique, texte) en produit prêt à la consommation (spectacle). Suspecte au point de vue de la vérité historique à laquelle trop souvent elle fait violence pour justifier à tout prix son schéma, l’Histoire de M. Vsévolodski ne le parut pas moins au point de vue marxiste. Le fait d’avoir été présentée par