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M~ Duchesnois, jouèrent, par ordre, en Belgique et aux Pays-Bas, en 1803, puis en )8H, avant et après la fameuse représentation d’Erfurt (1808).

Ne nous faisons pas d’illusions sur l’importance de ces diplomatiques festivités même quand les acteurs français ne jouaient pas devant un parterre de rois », la salle pouvait être emplie surtout par des fonctionnaires ou des militaires. Néanmoins, les représentations étaient suivies également avec attention, avec intérêt au moins, par des éléments cultivés de la population deux de nos confrères l’ont montré récemment (Voir H. LIEBRECHT, Comédiens d’autrefois à Bruxelles, p. 2)2 J. FRANSEN, Bulletin n° 5, p. 65). Plusieurs dossiers de nos Archives nationales nous font connaître, pour d’autres régions encore, les résultats de cette politique.

En l’an XII, le préfet Boucqueau, dans son Mémoire Statistique de Rhin et Moselle (p. )24), croit à l’efficacité de cette propagande, capable << d’influer puissamment sur l’esprit public », et il préconise l’établissement d’un spectacle à Coblentz Il n’est pas douteux qu’une troupe de comédiens français, recommandables par leur conduite et par leurs talens, ne méritât, sous ce rapport, la protection et même les secours du gouvernement

Si le prestige du théâtre allemand restait, semble-t-il, plus grand à Bonn, les Rhénans de Trèves et de Mayence assistaient avec plaisir aux représentations françaises. Le Conseil général de la Sarre disait, en 1805, du Théâtre de Trèves, ouvert depuis deux ans ’< Son influence est incontestable. Il tient lieu d’école pratique » et le Conseil demandait un meilleur emplacement et de l’argent pour les acteurs.

Le 10 juillet 1806, Napoléon prescrit la formation de deux troupes « qui représenteront les chefs-d’œuvre, tant