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Ce livre, qui fait suite aux travaux de M. Lebègue sur la tragédie religieuse de Buchanan à Robert Garnier, comble une lacune. On ne s’était soucié jusqu’à présent de marquer la place de Polyeucte, de ~am~Genest, etc. dans l’histoire de la tragédie religieuse, et d’établir des rapports entre ces pièces et la vie religieuse au temps de Louis XIII. M. Loukovitch a traité ce difficile sujet avec beaucoup de science et d’Intettigenee, et il s’est efforcé de résoudre tous les problèmes qui s’offraient à lui. !t a lu, analysé, jugé les pièces religieuses qui ont été écrites en français et publiées au XVU~ siècle, et aussi celles de Grotius et de Heinsius, et il mentionne quantité d’ouvrages anciens et modernes. Il a mis en valeur l’élément religieux de certains drames qui précèdent Po~/eM<e et qui ne sont pas à proprement parler des tragédies religieuses La Célénde, Athénais, L’Innocent malheureux. !t publie un important témoignage sur les représentations à Paris, dès 1637, de « comédies de dévotion Il cite les opinions qui se heurtèrent au sujet du théâtre religieux sur la moralité du théâtre, il fait défiler celles de saint Thomas d’Aquin, de saint François de Sales, de d’Aubignac, etc. H montre comment on adaptait les sujets religieux aux exigences de la scène et à celles de la doctrine classique.

Mais surtout il a voulu replacer ces pièces dans le grand mouvement catholique du temps et y retrouver t’écho des doctrines religieuses il évoque les polémiques sur la Grâce, la Compagnie du Saint Sacrement, les dévots et les libertins, les querelles de Don Juan et de Tartuffe, et il précise la signification religieuse de chaque tragédie biblique ou chrétienne. De Polyeucte, il a su faire une étude vraiment neuve, en le rapprochant des conversions qui défrayaient à cette époque les entretiens, et en donnant un commentaire théologique des principales tirades. Ses chapitres sont bourrés de faits peu connus, de citations, d’analyses de pièces rares. Mais il s’intéresse davantage aux idées générales et il termine par d’intéressantes réflexions sur la grandeur et le déclin de la tragédie religieuse, sur l’esprit classique et l’esprit chrétien. EXPOSITIONS PARISIENNES. Aux Archives internationales de la Danse, de mai à juillet 1933, une exposition, organisée par M. Pierre Courthion, sous le titre de « La Danse dans la Peinture et la Sculpture » a présenté des œuvres de grands maîtres, de Jérôme Bosch à Degas, concernant la danse et le mouvement. On y a vu des œuvres de Jérôme Bosch, Poussin, Watteau, Le Nain, Lancret, Pater, Pietro Longhi, Tiepolo, Degas, Carpeaux, Fantin-Latour, Cézanne, Renoir, Rodin, Gauguin, etc.