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d’en ajouter une cinquième ce sont celles données à Aunai (Eure-et-Loir) en )384, à Paris, au Collège de Navarre en 1426, à Caen entre 1502 et 1510, à Limoges en 1533, et au Mans en 1539. Il y en eut évidemment d’autres dont le souvenir n’a pas été conservé par les archives ou qui nous sont inconnues.
Depuis une dizaine d’années, nous possédons un cahier de quatre feuillets qui donne la fin (environ la moitié) d’un court miracle de Théophile, composé, dit l’explicit, et joué à Caen. Il nous a semblé intéressant de le publier bien qu’il n’ait aucune valeur littéraire. Encore qu’on ne l’ait guère remarqué, Caen fut à la fin du XV~ et au début du XVIe siècle un centre de représentations théâtrales et ceci à cause de ses collèges et de son université. L’Epiphanie, les fêtes de sainte Catherine et de saint Nicolas étaient prétextes à farces et moralités (1). Les protestations politiques et même religieuses des étudiants s’exprimaient par des farces, ainsi celle des Pates ouaintes à sept personnages (2) (1492) et celle de l’Hérésie (3) (1544). It en est d’autres, des toutes premières années du xve siècle, sur lesquelles nous reviendrons bientôt le Voyage et pèlerinage de sainte Caquette, composé à Caen, et surtout la Cene des dieux ou Convivio -Saftn’m qui est le type des réjouissances académiques.
Notre fragment sort des presses de Jehan Trepperel 1~, grand imprimeur parisien de textes français et de pièces de théâtre (4), qui demeura rue Neuve Notre-Dame pendant les années 1502 à 1510. Le Miracle est rédigé en huitains décasytiabiques rimant ababbcbc, cdcddede, etc. (str. 1-VI, XV-XIX) et abababab (str. VII-XIV). THÉOPHILE
Le fruict d’amours de immence oudeur rempli fol. 1 r" Qui le jaloux punais a suplanté
Pour mieulx estre d’amours t’œuvre accompli. 4 (1) GOFFLOT, Le Théâtre au Collège, p. 4-5. (2) Ibid., p. )0.
(3) PRENTOUT, La Réforme en Normandie, Revue historique, t. CXIV ()9)3), p. 303.
(4) La Moralité du sacrifice d’Abraham, La Farce ~’&<ou)-Jf et Co?Ut?lart, La Sotie des sotz escornez, La Sotie des so/z qui corrigent le magnificat, La Sotie des rapporteurs, La Sotie des so~ fourrez, Les Menus propos, La Farce de Pathelin, etc.
