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Dans le très beau volume que vient de publier M. Albert de Luze, La magnifique histoire du Jeu de paume (Bossard), un important chapitre est consacré aux rapports du jeu de paume avec le théâtre. L’auteur cite à ce sujet nombre de documents intéressants et il étudie ensuite un à un les jeux de paume de Paris, puis de la province, qui ont abrité des troupes de comédiens, dont celle de Molière. H y a là des détails qui intéressent au premier chef l’histoire théâtrale H. L. Signalons encore, pour la même collecte, deux livres récents Dr S. KEYSER Contribution à l’étude de la fortune littéraire de l’Arioste en France (Leyde, Dubbeldeman, )933, 227 p. !n-8°, avec index et bibliographie). Plus d’une moitié du livre (p. 5 à 110) est consacrée aux pièces françaises dont le sujet est pris à l’Arioste. D. MORNET Les Origines intellectuelles de la Révolution française (Paris, Colin, 1933, 550 p. in-8°, avec bibliographie- méthodique).–M. Mornet montre en plusieurs passages l’importance du théâtre, à la fois comme symptôme et comme excitant, à travers un siècle de trouble intellectuel et moral. De ses longues et minutieuses recherches, l’auteur rapporte un nombre considérable de petits faits, souvent inédits, toujours significatifs. Ouvrage savant et captivant, que devra lire avec soin quiconque voudra reptacer le théâtre de cette époque dans le mouvement général des idées et des opinions.

CORRESPONDANCE

Nos précédents numéros nous ont valu deux intéressantes lettres. La première en date, de M. Raymond Lebègue, concerne l’article de M. Bossuat sur Nicole Oresme et les Mystères

On a cru que les protestants avaient été les premiers à se scandaliser de la licence des Mystères et avaient « rendu suspect aux catholiques leur vieux théâtre religieux." (Em. Mâle, L’Art religieux à la fin du moyen âge, 3e éd., p. 483 cf. G. Baty, Le Masque et l’Encensoir, p. 262). C’est une erreur, et les documents publiés par Petit de Julleville prouvent que, dès le xve siècle, l’Église s’est menée des additions apportées au texte des pièces religieuses et a craint les scènes de désordre et de scandale (Cf. Lebègue, La Tragédie religieuse, p. 52 et 59). La glose d’Oresme nous autorise à remonter encore plus haut dès le dernier